Chroniques

Lana Del Rey – Ultraviolence

Après “Born To Die”, son second album studio sorti en janvier 2012 qui l’a révélé au grand public, “Ultraviolence”, le troisième opus de Lana Del Rey, était très attendu. Son précédent disque s’était écoulé à 4,5 millions d’exemplaires dans le monde dont plus de 475 000 ventes en France et l’avait conduite au sommet des charts, propulsant sa carrière sous le feu des projecteurs. De cette période douloureuse où Lana Del Rey a beaucoup souffert des critiques assassines qu’elle a reçu pour son travail, est né “Ultraviolence”. Un disque assez autobiographique qu’elle a eu beaucoup de difficultés à écrire, car l’envie de faire de la musique l’avait quittée. C’est finalement sa rencontre avec Dan Auerbach, chanteur et guitariste de The Black Keys, qui a sauvé le projet musical, puisque le musicien a décidé de le produire.

L’atmosphère générale de “Ultraviolence” est lourde et pesante. L’ensemble du disque donne dans le pathos. Dans ce troisième essai, Lana Del Rey confirme son talent pour l’écriture et pour la composition musicale. Elle produit de bons textes et de bonnes mélodies, mais il y a toujours un arrangement, une production, un petit quelque-chose qui vient ternir la chanson et c’est dommage. Les textes écrits par Lana Del Rey sont encore plus dark que ceux du précédent effort. D’ailleurs lorsqu’elle dit “I’m so happy…” dans “Cruel World” ouvrant l’ensemble, on a bien du mal à la croire. Chaque chanson, pourtant toutes chargées d’émotion, pourra lasser au bout d’à peine quelques secondes d’écoute, tout comme elle aura la capacité d’accrocher l’auditeur et le séduire. Les titres sont d’ailleurs tous (trop ?) longs avec une durée dépassant bien souvent les cinq minutes. Les sonorités de “Ultraviolence” paraitront vintage pour certains voir arriérées pour d’autres. De nombreux titres de chansons sonnent comme s’ils étaient marketés (“Money Power Glory”, “Black Beauty”, “Sad Girl”) puisqu’ils pourraient bien être les noms de lignes de vêtements, d’accessoires ou de cosmétiques lancées par Lana Del Rey. Mais à l’écoute, finalement ces morceaux ne sont pas si marketés que ça, puisqu’ils apparaissent moins grand public et commerciaux que les chansons de “Born To Die”. En effet, le contenu de cet album est moins calibré pour les radios. D’ailleurs, le premier single qui en est extrait, “West Coast” existe en deux versions dont une “radio mix”, plus écoutable et consensuelle, davantage destinée au grand public. Lana Del Rey peut en arriver à souler, voir exaspérer l’auditeur avec son spleen. En effet, l’interprétation est toujours mélancolique voire plombante. Il y a toujours une certaine tristesse dans sa voix. Ce n’est pas pour rien qu’elle chante “I’m a sad girl” sur la sixième piste de l’opus. Pourtant, Lana Del Rey chante bien, a une belle voix, mais elle est dans la monotonie avec son interprétation. Soit on adore, soit elle lasse et agace. Sa voix semble s’envoler dans le refrain de “Money Power Glory”, trois mots qu’elle semble réciter à l’infini, mais elle en devient désagréable à l’écoute. Heureusement, quelques subtils bons riffs de guitares électriques viennent sauver le morceau dans sa seconde moitié.

Album tantôt ennuyant et déprimant pour certains, tantôt onirique et envoûtant pour d’autres. Quoi qu’on en pense, “Ultraviolence” ne laissera personne indifférent. En positif ou en négatif, ce troisième opus de Lana Del Rey marquera à coups sûrs les esprits. L’univers de la chanteuse apparaitra passionnant pour certains mais plombant pour les autres. Comportant quatorze longs titres dans l’édition deluxe, le disque s’avèrera trop long pour le grand public pour qui l’écoute sera douloureuse, mais les aficionados en demanderont encore. Avec cet album hyper autobiographique, Lana Del Rey semble vouloir davantage séduire les fans de la première heure, délaissant sur le côté les simples amateurs.

Informations

Label : Universal Music / Polydor
Date de sortie : 16/06/2014
Site web : lanadelrey.com

Notre sélection

  • Florida Kilos
  • West Coast (Radio Mix)
  • The Other Woman

Note RUL

3/5

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