Larkin Poe – Bloom

Le duo de sœurs Rebecca et Megan Lovell, mieux connu sous le nom de Larkin Poe, revient avec un nouvel album intitulé Bloom. Ce huitième disque marque une nouvelle étape dans leur carrière musicale. Après le succès retentissant de Blood Harmony (2022), récompensé par un Grammy pour le meilleur album de blues contemporain, Bloom parvient-il à maintenir la barre aussi haute ?

Faire la part belle aux clichés pour mieux se retrouver

Les Lovell ont toujours été méthodiques dans la conception de leurs albums, et Bloom ne fait pas exception. Ce disque témoigne d’une réelle ouverture et transparence des sœurs quant à la recherche de soi et à l’acceptation de leurs défauts, malgré les attentes sociétales. Ce sont surtout des messages et des histoires profondément personnelles que nous partagent les deux sœurs.

“Mockingbird” est une excellente introduction à l’univers de Bloom. Ce titre fort, très inspiré par les sonorités des années 60 et 70 avec une touche de country, commence par une introduction entêtante à la guitare et au lap steel, mis en avant tout au long de l’ensemble. Les paroles poétiques et analogiques décrivent un oiseau cherchant à se retrouver parmi le vacarme alentour. L’harmonie vocale des deux sœurs fonctionne toujours aussi bien, apportant un charme particulier qui accompagne parfaitement les instruments. “If God Is A Woman” est probablement le titre le plus marquant de l’album, avec un côté envoûtant, drôle et provocateur. Le titre évocateur invite à se méfier des stéréotypes autour des femmes et à ne pas avoir peur de révéler sa vraie nature. Un autre morceau féministe et punchy, “Pearls”, se veut être un hymne au libre arbitre des femmes.

Un blues affirmé à tendance country rock

“Bluephoria”, le premier single dévoilé de cet album, représente lui aussi bien l’ensemble : un morceau qui reprend les codes du roots rock et du blues et met en avant les voix des deux sœurs. “Easy Love Pt 1” et “Easy Love Pt 2” sont deux titres qui ne se suivent pas dans le disque et qui traitent d’une histoire commune. Pourtant, les rythmes sont complètement différents : “Easy Love Pt 1” est plus pop et joyeux, tandis que “Easy Love Pt 2” est plus mature et posé. Un contraste intéressant qui démontre bien les multiples cordes dont savent jouer les Lovell.

Avec une diversité de morceaux punchy, groovy, et d’autres plus doux tirant sur la corde country comme “You Are The River, on apprécie particulièrement la production soignée de l’album. Chaque instrument trouve sa place, et les arrangements sont à la fois complexes et accessibles. On sent bien une évolution par rapport aux précédents albums, avec une maturité artistique qui s’affirme de morceau en morceau.

L’album se conclut sur une note douce avec “Bloom Again”, une ballade marquante qui permet de ressortir de cette expérience d’écoute traversé par de belles émotions et qui termine bien cette quête introspective sur une outro musicale puissante et maîtrisée.

Bloom marque un retour excellent et plein de maturité pour les sœurs Lovell, qui continuent d’explorer et de maîtriser le blues contemporain comme elles seules savent le faire. Elles nous offrent un album riche et captivant, dont on ne se lasse pas de savourer chaque écoute.