Quelle est la différence entre Ortal, Virginie Pouchain, Sofia Mestari et Les Fatals Picards ? Parmi ces quatre représentants de la France à l’Eurovision ayant fait des scores pitoyables durant les années 2000, seul le dernier cité s’en est bien tiré. Si bien même, que les loosers de l’Eurovision 2007 sortent le 14 octobre leur septième effort studio intitulé “7ème Ciel”.
Les fans les plus assidus du groupe ont très certainement déjà une bonne idée du contenu de cette galette. En effet, plusieurs morceaux ont déjà été joués en live, des extraits de différentes chansons ont été postés par la formation sur Facebook, d’autres sont en ligne sur YouTube et “Gros Con” est téléchargeable depuis juillet. Ainsi, ces derniers ont déjà pu constater que, comme d’habitude sur les opus des Fatals, il y avait sur “7ème Ciel” un mélange très riche de styles musicaux. Ceux-ci allant des chansons très punchy (“Sans Contrefaçon”) et aussi très rock (“Ernestine”), au punk (“Punks Au Lichtenstein”, “Pogo d’Amour”), en passant carrément par la bonne chanson franchouillarde (“Le Dimanche Au Soleil”). Moins politique que les essais précédents sur lesquels figuraient des titres comme “Sauvons Vivendi”, “Mon père Etait Tellement De Gauche” ou encore “La France Du Petit Nicolas”, “7ème Ciel” est aussi, dans l’ensemble, moins ancré dans l’actualité que les précédents disques. Cependant, plusieurs chansons renvoient à la vie quotidienne, à la routine qui s’installe et au temps qui passe, comme c’est le cas dans “Le Dimanche Au Soleil” où est décrit le bonheur simple d’une journée dominicale entourée de ses proches, ainsi que dans “De L’Amour A Revendre”, qui narre l’histoire d’un couple dont le bonheur s’étiole avec le temps. “Hortense”, le titre qui est peu être le plus en décalage avec tout ce qu’a fait le groupe jusqu’alors, s’inscrit également dans cette lignée. Les portraits caricaturaux de personnalités connues comme “Bernard Lavilliers” sur “Pamplemousse Mécanique” (2007) sont absents dans “7ème Ciel”. Par contre, on y retrouve plusieurs histoires de pauvres gens comme celle de “Robert” l’alcoolique ou comme celle de cette femme qui se fait battre par un “Gros Con”. Mais sur les douze morceaux (et un autre très mal caché) qui composent l’album, il n’y a pas non plus que des histoires malheureuses. En effet, il y a aussi des titres beaucoup plus déjantés et festifs comme les Fatals savent si bien les faire. “Atomic Twist”, “Punks Au Lichtenstein” (en featuring avec Didier Wampas) ou encore “Pogo d’Amour” sont de vraies réussites dans ce genre. Comme évoqué précedemment, cet opus comprend une reprise assez réussie du “Sans Contrefaçon” de Mylène Farmer.
Au final, si les thématiques abordées évoluent, Les Fatals Picards nous livrent tout de même ici un album dans la continuité de leur discographie. La fanbase s’y retrouvera donc (et les plus accros pourront même acheter la version “collector” CD + DVD). Quant à ceux qui appréciaient le grain de folie amené par la voix criarde d’Ivan Callot, ils seront une nouvelle fois déçus. Enfin, les sceptiques le resteront.
Informations
Label : Verycords
Date de sortie : 14/10/2013
Site web : www.fatalspicards.com
Notre sélection
- P.P.D.E
- Atomic Twist
- Pogo d'Amour
Note RUL
3/5