Lewis Evans – Man In A Bubble

Lewis Evans est dans sa bulle et il partage avec nous aujourd’hui son premier album solo, “Man In A Bubble”. Après avoir collaboré avec plusieurs artistes à la carrière déjà bien fournie pour réaliser son premier essai (“Halfway To Paradise”, 2015) et avoir fait le tour des festivals, l’artiste nous emmène dans un voyage rythmé au son d’une folk colorée et entraînante. Éclectisme et douceur se font les maîtres-mots de “Man In A Bubble” qui mêle folk, pop et influences rock à la sauce british.  

Lewis Evans s’est lancé dans un album solo, mais on est très loin de la simplicité d’un diptyque voix/guitare ! Le barbu a fait dans la symphonie : accordéons, violons, pianos, trompettes et autres instruments à vent viennent étoffer la guitare et la voix du crooner franco-anglais. Le chanteur des Lanskies se retrouve à faire son nid entre les 60’s des très english The Beatles et le Français Jil Is Lucky (mais si, l’auteur mi-ours mi-bucheron du morceau de la pub du célèbre parfum au coquelicot).

On débute le périple avec le morceau éponyme où la voix du chanteur se découvre au son d’une introduction piano/percu plutôt jazz bouleversée par l’arrivée de la guitare électrique qui ramène notre propos à une pop qui se risque à piocher ses influences de toute part. Le single “Spring” est très convaincant dans son genre : la téléportation est direct, nette et précise. On se retrouve à parcourir les champs, les rivières et les monts au son d’un riff aérien, d’une trompette et de percu insouciantes et bien plus que convaincantes. Changement de décor lorsque notre oreille est présentée au “Somali Traveller” qui nous accompagne vers des rythmes aux teintes africaines avec quelques nuances western. Notre Evans raconte l’amour comme un voyage. Il nous emmène dans les périples des coeurs naïfs mais amoureux, dans la douce rêverie de “Convinced” où sa voix se trouve un éco comme si elle rebondissait sur les petites flaques que l’on trouve souvent près des cours d’eau. Les vibes californiennes de ce titre, comme celles présentent dans “Indamour” (duo avec Juliette Armanet qui fait partie de la B.O. du roman “Jukebox Motel” de Tom Griffin que Lewis Evans a composé), nous propulse dans l’été tardif que l’on vit un peu en ce moment.

L’écoute est plutôt troublante. Les influences, les couleurs et les rythmes divers fusent de tous les côtés et notre cerveau est un peu chamboulé par cette décadence pop, mi-folk mi-raisin.  

Lewis Evans est très fort et sait faire plein de choses. Notre habilité à la suivre contre vents et marées est une autre question. Bel album de présentation, on est enchanté. “Man In A Bubble” c’est un peu ce plaisir coupable que l’on trouve à prendre de tout dans un buffet à volonté. On en prend toujours un peu trop mais l’essentiel c’est que rien ne se contredise et Evans semble l’avoir bien compris. On garde un oeil sur lui.