Man Is Not A Bird – Survived The Great Flood

A l’aube d’un tournant décisif, les quatre membres de la formation Man Is Not A Bird s’apprêtent à sortir le 30 mars prochain leur premier album, “Survived The Great Flood”. Formés depuis 2012, le groupe s’est déjà fait un nom et une sympathique réputation. Connu pour une essence organique et uniquement sur scène jusqu’à ce jour, voyons si ce premier opus prend vie également en studio.

Ils se sont déjà mouillés la nuque avant le saut final dans le bain de requins. Le 29 janvier dernier, les quatre Parisiens ont marqué la presse avec leur premier single, “D.I.P”. Disons que cette ébauche était déjà prometteuse et ce n’est qu’un jeu d’enfants désormais pour Man Is Not A Bird de sortir son premier album. Ces quatre acolytes, baptisés au melting pot de shoegaze, post rock et stoner-drone, ont plus d’un tour dans leur laboratoire. Leurs expériences sont la conclusion de onze titres et c’est en format unique que nous embarquons pour les murs du son et ses pédales. Le panel d’émotions ouvre progressivement les grilles de la grotte pour laisser échapper “Troglodyte”. Les guitares râlent sur la batterie baladeuse et frôlent une délicatesse avec la guitare sèche. Une belle mise en abyme pour y présenter “Running Endlessly”, une course à perdre haleine, qui nécessite de quitter le shoegaze pour s’éprendre de quelques poussières post rock afin d’y saupoudrer une voix lointaine féminine d’Alexandra Morte (Whirr). Une ligne de basse vient doucement nous plonger dans la mélancolie d’un hall de gare, là où l’on attend un amant parti à jamais. Cette “Tendresse” fait référence à “Vengeance” de Zack Hemsey, ce pourquoi “D.I.P” a tant convaincu la presse mélomane, à l’exception d’un univers soporifique à la Woodkid et son “Iron”. Le voyage de fin, proche d’un paradis irrationnel, nous kidnappe pour une dernière dose avec “Paradisae Apoda”. La première minute se calque légèrement à “The End” de The Doors, pour se rapprocher du style de Slowdive avec ses déferlements de batterie. L’incision planante se poursuit avec “Change Of Scenery”, une tonalité profonde dans ses graves, mariée aux larmes infinies. Si l’ambiance planante et enivrante englobe la majorité de l’opus, il n’en demeure pas moins que “Survived The Great Flood”, “Troy” et “Explorer” tabassent façon Deftones. Vos petites têtes enchaîneront les tours et vos chevelures décolleront sur les riffs des guitares.

Que nos petits Frenchies dorment tranquilles et se tiennent prêts. Nous aurons bientôt entre nos mains un album sincèrement réussi et exaltant, dépassant l’entendement. Piqués de talent, ce sera sans modération que “Survived The Great Flood” explosera les piètres mentalités.