Marmozets – Knowing What You Know Now

C’est peu dire que la vague Marmozets avait retournée le monde en 2014 avec son premier album “The Weird And Wonderful Marmozets”. Signé chez Roadrunner Records, catapulté en première partie de Muse, une tournée mondiale à n’en plus finir, le groupe termine sur les rotules. Littéralement d’ailleurs puisque Becca Macintyre, la chanteuse de la formation, a du se faire opérer des deux genoux et a failli ne plus pouvoir marcher de sa vie. Le drame évité, cette pause forcée mais méritée, digérée, voilà le groupe de retour plus déterminé que jamais. L’épreuve du deuxième album est toujours la plus compliquée. Qu’en est-il pour le quintette originaire de Bingley ?

On avait quitté des Marmozets énergiques, sorte de Paramore sous cocaïne. Si leur premier album ne révolutionnait pas la musique, il offrait une recette fraiche et spontanée qui donnait envie de tout casser autour de soi dans un grand éclat de rire. Lorsque l’on lance “Knowing What You Know Now”, on commence déjà par retrouver cette furie passagère.

Mais le propos a grandi. “Play” est un brûlot de dancefloor qui montre un groupe plus adulte tout en conservant cette envie de s’amuser. Et c’est la première idée que l’on va garder de cet opus. Même si le propos est bien plus contenu, moins fou-fou, certaines bribes nous rappellent tout de même que la formation en a sous la semelle. “Habits”, sous ses faux airs niais, nous offre une chanson vivante, au songwriting d’une grande qualité.

On retrouve cette alliance entre maturité et folie jusqu’à la moitié de l’ensemble environ. Une première moitié d’excellente facture. Puis patatra ! “Lost In Translation” et “Start Again” sonnent comment la respiration nécessaire à tout disque et l’on se dit qu’à peine le temps de s’asseoir, les Anglais nous reprendront la main de force pour une danse endiablée, il n’en est rien. On s’écroule petit à petit dans un rock sans véritable identité, sans véritable inspiration ni message. On a définitivement perdue la spontanéité et la viscéralité de la musique de Marmozets qui nous plaisait tant.

On traine alors notre carcasse sans véritable envie, en repensant à la guitare mélancolique de “Insomnia”, ou à la rage de “Meant To Be”. Mais en dehors de cette fraiche nostalgie, rien ne nous retient plus dans cet essai. Il nous tombe des mains et notre esprit vague ailleurs. Vu qu’il ne fut pas décevant dans son intégralité, nous ne ressentons pas de tristesse. Mais plutôt une douce indifférence qui nous poussera dans quelques jours à réécouter “The Weird And Wonderful Marmozets”, puis à rejouer ce nouvel effort studio, y croire, puis y être à nouveau indifférent.

Vous l’aurez compris, la déception est au rendez-vous. Si les prestations scéniques dantesques sauveront sûrement la mise, l’arrière goût amer quant à ce nouvel album ne quittera pas notre bouche de sitôt. Le groupe en garde suffisamment en magasin pour relever la tête à l’avenir, mais un joker a déjà été grillé.