Mescaline – Mescal-core

Parmi les jeunes groupes qui peuvent être associés à la scène metalcore française se trouve une formation au nom hallucinogène : Mescaline. Bien loin de l’alcaloïde, c’est son EP, “Mescal-core”, qui fait l’objet d’une chronique aujourd’hui…

Ce n’est qu’après une première piste faisant en quelque sorte office de prologue parlé que la musique démarre. C’est aussi à ce moment qu’apparaît le principal souci de ce “Mescal-core” : le son. Il est mauvais. Sans être absolument rédhibitoire, il faut bien admettre que cela handicape férocement le potentiel du disque. Heureusement, ce dernier dispose également d’arguments en sa faveur, à commencer par des riffs souvent accrocheurs, bien que tout aussi souvent très simples. Ainsi, “2(1000)5”, par exemple, qui est peut-être le morceau le plus catchy de cet EP, est presque intégralement basé sur un motif rythmique d’une extrême simplicité. De même, la voix de Psyco se fait à plusieurs reprises remarquer, entre autres sur la fin de “La Force” et d’” Inanima”, où la musique réclame un chant plus joueur. Toutefois, les compositions ne sont pas extrêmement constantes, et les qualités peuvent vite devenir des défauts. Cela peut se matérialiser sous la forme d’une intro sur un rythme galopant qui manque un peu sa cible, ou d’une voix qui n’est tout simplement pas dans le ton. Citons juste à titre d’exemple “Les Marques du Passé”, où le passage en voix claires gagne à être oublié. Paradoxalement, cette inconstance est aussi un bon signe, car elle est due aux efforts du groupe pour faire évoluer ses morceaux. Ainsi, plusieurs d’entre eux ne passent pas la barre de la minute trente ou des deux minutes sans bénéficier d’un renfort de la mélodie ou d’un “épaississement” du riff central, et ces mêmes morceaux connaissent en général plusieurs phases bien distinctes, comme “F.T.A.W”, qui passe d’un échange voix/cordes à un riff lourd, avant de s’emballer pour finalement terminer sur une note de délire. C’est l’addition de ce type d’enchaînements et de l’énorme énergie que dégage le groupe qui fait que Mescaline peut toujours vous surprendre, même après la première partie d’un morceau qui vous a laissé de marbre. Mais ces ensembles assez inégaux sont aussi et surtout la preuve que le quintette essonnien dispose d’une importante marge de progression qu’il s’agit maintenant d’exploiter.

Si “Mescal-core” reçoit ici une note relativement basse, c’est en grande partie dû à la faible qualité de la production. Il est bon de rappeler que le groupe offre des performances en concert qui sont, elles, très intéressantes, et que si vous avez l’occasion de les voir dans une salle qui se prête au gros son, vous pouvez y aller les yeux fermés.