Mike Tramp – Cobblestone Street

Pour ceux qui ne connaitrait pas ce viking, il fût à l’origine des White Lion, groupe glam metal américain formé à New York en 1983, mais également Freak Of Nature, un combo américain hard rock, formé en 1992. Après le démantèlement de ce dernier en 1995, Tramp a commencé une carrière solo et a sorti son premier album intitulé “Capricorn” (1998), toujours entouré de ses anciens frères d’armes. Entre une reformation furtive des White Lion, renommé White Lion II, le danois se consacre plus en profondeur à sa carrière solo, qui offre une musique tatouée d’une douceur folk et indie rock hors du commun. En véritable conteur, Mike Tramp, revient avec un septième effort solo, tourné vers l’acoustique mais toujours aussi rock n’roll.

La douceur et la beauté amorcent ce disque avec l’éponyme “Cobblestone Street”, hommage à la rue pavée de Copenhague, d’où il vient et appartient, raconté à la manière de Cat Stevens. “Caught In The Storm” suit, avec un aspect irish folk, la guitare prend l’aspect d’une tempête sur un navire, la voix rauque remplie d’émotion, s’excuse auprès de ses kids de passer plus de temps sur les routes qu’à la maison, extrêmement personnelle et touchante. “New Day” est de loin le titre le plus positif de l’ensemble, plein d’espoir sur l’avenir et sûrement le moins intéressant de l’album, construit comme un road movie, la voix se fait plus haut-perchée, à l’instar de Bon Jovi, “Revolution” dans la même vibe. Beaucoup plus folk US tendant vers la border ballade, “Ain’t The Life I Asked For” laisse la part belle à un tambour vrombissant tel le tonnerre et un solo d’harmonica qui hérisse le poil par sa tristesse. Très autobiographique, le morceau traite des choix qu’il a fait, de la musique et de ses problèmes maritaux. D’ailleurs, les relations de couple sont récurrentes dans cet opus. “Angel Or Devil”, encore une fois avec un aspect de conteur irlandais, raconte l’histoire d’une relation étrange avec une femme aux multiples facettes. “Find It In Your Heart” suit à la perfection avec un ensemble piano/voix tout en nuance, traite de la séparation, avec douceur et poésie. Le titre le plus rock progressif, “What Are You Gonna Do”, permet de découvrir une âme torturée et solitaire en combat perpétuel pour assurer sa survie. Ce “Cobblestone Street” se termine sur “Once”, arrangement au synthé organique, une voix déchirante de mélancolie, la paranoïa et le regard en arrière sont les maîtres mots de cette composition circulaire, empruntant autant à Brian Adams, qu’à Neil Young.

La musique de Bob Dylan et de Neil Young, distillée en toute honnêteté avec le style propre du danois. Depuis son premier album solo, Mike a toujours fait de son mieux pour que sa musique lui ressemble, et c’est chose faite ! Tramp prouve qu’il est bel et bien un songwritter folk de talent, qui ose se mettre à nu et offre un album construit tel une autobiographie. En paix avec lui-même, après avoir payé son tribute au rock n’roll, cette voix unique délivre un message chargé d’émotion et d’espérance. Un album à mettre dans toutes les mains des rockeurs purs et durs pour qu’ils n’oublient jamais que le rock, ce sont aussi des histoires douces touchantes et remplies de rédemption.