Mini Mansions – The Great Pretenders

Mini Mansions, side project du bassiste de Queen Of The Stone Age, Michael Schuman, accompagné de Zach Dawes et Tyler Parkford, sort son deuxième effort, “The Great Pretenders”. Après un premier EP en 2009 et un album en 2010, que nous nous réserve le power trio ?

Mini Mansions est avant tout un groupe de potes d’enfance. Chacun ayant évolué dans des sphères différentes, mais l’envie de composer et chanter ensemble les a réuni. Tous trois multi-instrumentistes, les musiciens ont su apporter leur palette de talents au projet. Une envie commune a émergé au long de leurs expériences : le travail sur les harmonies vocales, comme on peut l’entendre sur “The Great Pretenders”. Elles sont variées et intenses. La formation a même fait appel à deux grands chanteurs pour lui parfaire sur deux titres : Brian Wilson (Beach Boys) et Alex Turner (Arctic Monkeys). Le trio a pris son temps pour écrire et mettre en boîte les onze morceaux. Pratiquement deux ans. C’est aux Vox Recording Studio de Los Angeles que les membres sont allés les enregistrer. Sûrement l’un des plus vieux du monde, il est plein d’instruments ou d’appareils old school. Ceci pourrait expliquer le son semblant parfois venir d’un autre temps. Mélodiquement proche des Beatles, des Beach Boys et des Sparks, la bande a su y ajouter une touche de stoner, de pop 80’s, voir de brit pop 90’s pour un résultat détonnant. De ce fait, “The Great Pretenders” est un disque plus joyeux, aux sonorités proches des groupes aimés par le combo. L’opus réunit des ballades, des chansons plus dansantes, plus chantantes, plus planantes. On trouve de tout : de la douceur mêlée au chaos, des parties très rythmées au synthés, plutôt enjouées, coupées de riffs de guitare saturée assassines, un chant double, très travaillé, souvent haut perché, parfois crié. Michael se livre et n’avait jamais écrit de textes aussi personnels comme sur “Heart Of Stone” ou “Any Emotions”. S’étant séparé de sa compagne de longue date au début de l’enregistrement, une vague de mélancolie plane au dessus de ses notes. Le chanteur dira lui-même qu’il était pris entre un sentiment de liberté et une certaine tristesse. Mini Mansions a choisi pour artwork le même que celui du “Voyager Golden Record”, le disque embarqué dans la sonde Voyager et envoyé dans l’espace en 1977. Sa musique serait-elle destinée a une autre planète ? Il est vrai que l’opus a des allures d’ovni inclassable, étant assez difficile de rentrer dedans. Mais une fois plongé, on se surprend à chantonner certains refrains entêtants.

“The Great Pretenders” est un album déroutant aux sonorités parfois venue d’ailleurs. Le plus personnel jusque-là. Mini Mansions s’est mis à nu dans une pop psyché électro chaotique. Si le premier effort est plutôt passé inaperçu, celui-ci risque ne pas laisser indifférent tous ceux qui oseront l’écouter.