De retour après trois ans, le projet metalcore Motionless In White revient avec son sixième album. Un disque qui s’inscrit surtout dans la continuité des précédents.
Le quintette américain fait son grand retour trois ans après le solide Disguise (2019). Un retour qui ne fait pas dans la dentelle, à l’image de son prédécesseur. Mais qui pousse encore plus loin les limites de la formation. Peut-être est-ce dû à cette période d’incertitude que le monde a connu pendant deux ans. Le titre n’est sûrement pas anodin. On sent en tout cas une rage palpable se dégager de ce Scoring The End Of The World.
Dès les premières secondes de “Meltdown”, le ton est donné. Et une chose est claire, le groupe n’entend pas trop s’éloigner de sa zone de confort. Les sonorités auxquelles MIW nous a habitués sont là : riffs gras de guitare, batterie puissante, synthés glitchy qui évoquent les films d’horreur des années 80/90.
En parlant de ces derniers, ils sont encore plus à l’honneur sur le morceau assez Halloween-esque, bien nommé, “Werewolf”. Celui-ci débute avec un hurlement de loup avant d’entendre le chant très lugubre de Chris Motionless. Le trait horrifique est si souligné, en particulier avec des paroles comme “I can be human / I can become the silver bullet in your head“. On a même droit à un hommage au roi de la pop, Michael Jackson, avec une référence fugace mais inratable au tube “Somebody’s Watching Me”.
Des invités qui ne sortent pas du lot
Un autre aspect notable de cet album est le prestige de ses invités. Bryan Garris de Knocked Loose, Caleb Shomo de Beartooth (avec lequel le groupe partira en tournée au printemps prochain) mais aussi Mick Gordon, connu pour avoir composé la bande-originale du très metal Doom. Le problème, c’est que ces invités ne sortent pas vraiment du lot. La production de Mick Gordon sur le morceau titre, “Scoring The End Of The World”, peine à se détacher du son de prédilection du groupe. Les deux frontmen invités auraient pu être mieux mis à contribution.
Malgré cela, les chansons concernées ont de quoi plaire. “Slaughterhouse” en particulier, violente, saupoudrée de screams impressionnants et surtout dotée d’un breakdown final cathartique au possible.
Versatile mais pas trop
Il faut d’ailleurs saluer la capacité de Chris Motionless à pouvoir passer d’un chant clean aux screams caractéristiques du genre. La versatilité est finalement le maître mot de cet album, comme les précédents. Motionless In White ne se contente pas de rester dans une seule voie et explore différentes nuances du metal et de ses sous-genres. Aux moments très durs comme “Slaughterhouse” s’opposent d’autres (relativement) plus calmes comme “Masterpiece” ou encore “Porcelain”.
Cela n’empêche pas ce Scoring The End Of The World d’être un poil répétitif. En termes de mélodies et de structures, notamment. Le mélange de riffs gras et de sonorités synth et goth imprègne totalement l’ensemble. Heureusement, toutes les chansons sont efficaces. C’est évident que chacun pourra y trouver chaussure à son pied sur quelques-unes d’entre elles, à défaut d’adorer l’album entier.
Informations
Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 10/06/2022
Site web : www.motionlessinwhite.net
Notre sélection
- Slaughterhouse (feat. Bryan Garris)
- Werewolf
- Red, White & Boom (feat. Caleb Shomo)
Note RUL
2,5/5