Mumford And Sons – RUSHMERE

Comme le dit si bien leur titre phare : “I will wait, I will wait for you” cette attente a été longue mais ô combien pertinente. Depuis la sortie de Delta en 2018, les choses ont bougées du côté de Mumford & Sons. Marcus Mumford a exploré des horizons solo, et Winston Marshall, le banjoïste original a quitté le groupe. Après quelques singles et une mini tournée pour raviver la flamme, le cinquième album du groupe, RUSHMERE, est enfin là. Ce retour est-il à la hauteur de l’attente ?

Un retour aux racines folk

Après avoir expérimenté un son plus rock avec Wilder Mind (2015) et une approche hybride avec Delta, Mumford & Sons revient à ses racines folk avec ce nouveau disque. La maîtrise du groupe est évidente, et bien que certains pourraient reprocher une certaine facilité, il n’en reste pas moins que le résultat est réussi. La tendance à la nostalgie est palpable à travers les morceaux, et ce n’est pas une surprise quand on voit comment leurs chansons fortes et fédératrices continuent de soulever une grande ferveur en concert.

Un début rythmé et énergique

L’ensemble commence fort avec “Malibu”, un titre où la cohésion du groupe est particulièrement mise en avant, surtout à travers les harmonies vocales et une montée en puissance à la fin du morceau. La chanson crée une atmosphère de réflexion et de réconfort, invitant les auditeurs à se connecter avec leurs propres sentiments de doute et de foi. “Caroline”, qui suit, capture très bien l’aspect “live” de l’enregistrement et propose une énergie plus forte et joyeuse. D’autres morceaux plus énergiques et rock sont aussi présents sur la première partie de l’album : “Truth” se distingue par une intro à la basse groovy et un style progressif, flirtant avec des influences country et americana. “Surrender”, présent sur la seconde moitié du disque, dynamise le tout après un petit creux dans le rythme, avec un refrain accrocheur et un texte qui dévoile une certaine vulnérabilité.

Emprunt de justesse et d’émotion

RUSHMERE offre aussi de nombreux moments plus doux. “Where It Belongs” et “Anchor” sont des morceaux progressifs et épurés, mettant en avant l’importance des textes et une sensibilité émouvante. Sans oublier la voix emblématique de Marcus Mumford et de ses acolytes Ben Lovett et Ted Dwane. “Monochrome” pose une ambiance plus lente, avec un duo guitare-piano sublime et des harmonies vocales toujours aussi envoûtantes, tandis que “Blood On The Page”, en featuring avec Maddie Cunningham, est un moment suspendu, empreint d’émotion et de profondeur. Enfin, “Carry On” clôt l’ensemble avec un message d’espoir, reprenant des thèmes comme la religion et la spiritualité que le groupe connaît bien.

Ce retour est un pari réussi pour Mumford & Sons qui, avec RUSHMERE, réussit à capturer l’essence de ses débuts tout en intégrant des éléments de son évolution musicale. En quelques mots, c’est un album émouvant et authentique, qui réchauffe cœurs et âmes.