Nada Surf – The Stars Are Indifferent To Astronomy

Groupe américain à la trajectoire aussi singulière que stable, Nada Surf jouent un indie rock de moins en moins audacieux, depuis leur formation en 1992. Particulièrement (re)connus en France à travers l’hymne 90’s “Popular” (“High/Low”, 1996) ou de hits comme “Always Love” (“The Weigth Is A Gift”, 2005), Matthew Caws, Daniel Lorca et Ira Elliott n’ont pas tellement brillé pour leur originalité mais plutôt par l’évidente présence de leur discographie sur les B.O de séries américaines. En 2012, Nada Surf revient encore dans les bacs. Septième album au nom énigmatique, “The Stars Are Indifferent To Astronomy” marque une étape intéressante pour ce groupe en quête de maturité.

Bien que nous puissions y reconnaître des motifs typiques du style de Nada Surf, “The Stars Are Indifferent To Astronomy” est un album onirique et stimulant. Traversant nos tympans comme une météorite, “Clear Eye Clouded Mind” est une excellente entrée en matière. Déjà joué en concert, ce titre rythmé nous hypnotise, insinuant le vers “The stars are indifferent to astronomy and all that we need to know” comme un message subliminal. En ce qui concerne les autres morceaux, nous retrouvons les thèmes habituels : la vie, l’amour, les rêves. Niveau son, nous redécouvrons la puissance et l’harmonie des guitares de Nada Surf, mêlées à une production élégante. Avec les cordes qui densifient la mélodie et le solo de cor qui ponctue le pont, “Let The Fight Do The Fighting” est une balade entêtante bien goupillée – peut-être même mieux fichue que “When I Was Young”, premier extrait de cet album tournant en boucle sur les ondes. Vous l’aurez compris : la qualité est là. Comme le bon vin, Daniel Lorca se bonifie avec le temps : le son de sa basse se dote d’une dextérité manifeste sur le très 60’s “Teenage Dreams”. La nostalgie est présente, mais l’équilibre entre la part d’acoustique et d’électricité (on parle de guitare, hein) évite à ces chansons de basculer vers le Côté Ringard de la Force. Enfin, portées par la suavité de la voix juvénile de Matthew Caws, ces compositions nous envoient à des années lumières de la planète Terre, et, surtout, de l’ancien univers vintage et 90’s de Nada Surf.

Une fois de plus la team Nada Surf s’est envolée vers d’autres cieux et nous a ramené un opus dont la fraîcheur se fait plus que nécessaire en ce début d’année 2012. Si les paroles de “The Stars Are Indifferent To Astronomy” évoquent des thèmes peu surprenants, le son du trio a basculé de motifs indie stéréotypés, à un rock bien plus mûr. Vingt ans après sa formation, Nada Surf prouvent qu’ils sont capables d’innover sans perdre de leur optimisme désinvolte. La jeunesse est éternelle.