New Model Army – Between Dog And Wolf

Bataillon au long cours, New Model Army revient le 23 septembre avec un douzième album studio. Alors que des pertes humaines et matérielles déstabilisent la formation, NMA choisit de prendre un nouveau départ. Le disque marque notamment l’arrivée d’un nouveau bassiste, Ceri Monger. Celui-ci remplace Peter “Nelson” Nice après vingt deux ans de bons et loyaux services, et apporte un nouveau souffle et de nouvelles influences.

“Between Dog And Wolf”, en référence à la célèbre expression française “entre chien et loup”, est un album auto-produit mais mixé par Joe Barresi (Soundgarden, Queens Of The Stone Age, Tool). L’élégante pochette, fruit d’une fidèle collaboration avec l’artiste Joolz, rappelle le style rupestre d’une scène de chasse et évoque les tambours d’une tribu primitive. Ces rythmes martèlent le disque d’un bout à l’autre, dans un son vaste, comme capté à l’intérieur d’une zone vide. Lieu de pénétration d’un monde mystérieux avec le monde moderne, comme en témoignent les vagues de chœurs mystiques de l’incantatoire “Horsemen”, au grinçant “Ghosts”, en passant par “Did You Make It Safe?”. Emprunt d’une fraiche exubérance à la section rythmique, sans doute amenée par Monger, le combo semble emporté par une nouvelle modernité. Pourtant, les passions brutes des britanniques ne sont manifestement pas éteintes; des années après leurs débuts, persistent rage ou tension sous jacente. Les brûlantes guitares de “Storm Clouds” et de la chanson titre “Between Dog And Wolf” frappent comme des uppercuts d’un combat à mains nues, et repoussent un peu plus encore les frontières de ce nouvel opus. Dans des teintes plus douces viennent la très belle ballade “Knievel”, puis l’orientalisant “Quasr El Nil Bridge” et le lunaire “Summer Moors”, brodant des complaintes désabusées du monde. Car côté textes, la culture philosophique de Sullivan pénètre toujours ses lyrics; son “I Need More Time” fait référence à la notion de “vie liquide” définie par Zygmunt Bauman où le temps s’écoule comme de l’eau.

Un bon disque qui se tourne comme les pages d’un carnet de voyage. Certes, pas d’hymne fédérateur de la trempe d’un “51st State”, mais la marque d’un nouveau départ pour la bande à Sullivan. Le groupe, qui démarre une tournée bien compacte, passera par Lyon et Paris avec deux dates au Divan Du Monde les 19 et 20 décembre prochains. Un documentaire réalisé par Matt Reid est également en préparation et devrait sortir l’année prochaine.