Nine Inch Nails – Add Violence

Deuxième volet d’un tryptique d’EP entamé il y a quelques mois avec “Not The Actual Events”, Nine Inch Nails revient avec “Add Violence”, sorti de nulle part. Désormais accompagné de manière officielle par Atticus Ross, Trent Reznor continue son exploration sombre et profonde des sons et des émotions tout en œuvrant tout de même pour être audible du plus grand nombre.

Et c’est le dansant “Less Than” qui ouvre donc la nouvelle livraison de NIN. Choix surprenant, mais pas tant si l’on est un peu familier de la discographie du groupe. Rappelant ce qui a pu être fait sur “With Teeth” (2005), le titre est est une merveille de single mêlant un beat soutenu, un chant catchy et des claviers se mêlant aux guitares pour nous laisser la perspective d’un futur grand moment de live.

Le maintien à la surface sera de courte durée puisque dès “The Lovers”, la formation replonge dans les méandres d’une relation amoureuse particulière. On retrouve les textures sonores riches et pointues qui ont fait le succès du groupe sur un album comme “The Fragile” (1999) par exemple. La voix de Reznor nous susurre ses pensées qui le torturent et nous permettent de nous accrocher à un fil pour ne pas se perdre dans le rythme hypnotique de la chanson.

Et les abimes on va les connaitre d’autant plus avec la sublime “This Isn’t The Place”. Rappelant toujours “With Teeth”, la chanson s’inscrit comme une suite artistique de “Right Where It Belongs”, passée au mixeur Portishead. Reznor nous fait attendre sagement l’arrivée de sa voix plus douce que jamais. Une réussite.

Si Nine Inch Nails avait plutôt soufflé le froid avec deux morceaux très introspectifs et l’ovni “Less Than”, les brûlots que NIN est capable de nous livrer arrivent enfin. “Not Anymore” est une perle indus, les claviers sont incendiaires mais ne couvrent pas pour autant la fureur qui transpire de tous les autres sons employés sur ce titre. Transition parfaite nous amenant dans “The Background World” qui tente de reprendre les codes des pistes précédentes de l’EP durant quatre minutes avant de nous précipiter dans un gouffre sans fond et bruitiste. Une chanson durant plus de douze minutes nous permettant de ne pas sortir de la transe, et une conclusion dense et poisseuse nous laissant un goût amer dans la bouche.

Nul ne sait véritablement ce qu’ont Trent Reznor et Atticus Ross dans la tête pour la suite, mais nul doute que Nine Inch Nails nous fait patienter dans les meilleures conditions. “Add Violence” contrebalance parfaitement le très dense “Not The Actual Events” en nous offrant une respiration non négligeable dans ce tryptique, sans pour autant abandonner ses obsessions expérimentales et profondes.