En 1991, la scène musicale est ébranlée par une déferlante grunge venue tout droit de Seattle. Trente ans plus tard, que reste t-il de l’héritage de Nirvana ?
Un album incontournable
Le cri de rage et de désespoir poussé par Kurt Cobain résonne encore dans toutes les têtes. Un album viscéral dont les textes n’ont rien perdu en pertinence. Faisant suite à une période de surenchère permanente, le minimalisme brutal du trio de Seattle détonne autant qu’il séduit en 1991. Une simplicité à l’efficacité redoutable comme le singulier “Smells Like Teen Spirit”, qui donne alors une voix à toute une génération de laissés pour compte. Le succès qui s’en suit semble de pas avoir de limite, allant même jusqu’à détrôner le Roi De La Pop dans les charts.
Trente ans après sa sortie, Nevermind reste une pierre angulaire pour toute la scène rock mondiale. Le coffret anniversaire n’ajoute pas grand-chose à ce constat. Il se compose des morceaux originaux dans une version remasterisée. Ainsi que les lives complets et inédits de quatre concerts : le 25 novembre 1991 à Amsterdam, le 28 décembre 1991 à Del Mar (Californie), le 1er février 1992 à Melbourne et le 19 février 1992 à Tokyo. Les éditions deluxe offrent les vidéos de ces concerts et donnent la possibilité de mieux apprécier l’évolution scénique du groupe.
Des lives qui prennent aux tripes
Anniversaire oblige, chaque titre de Nevermind bénéficie d’un toilettage sonore. Le résultat est mitigé tant la production de Butch Vig était parfaite sur l’édition de 91. La nouvelle production lisse un peu trop les morceaux, leur enlève ce côté grinçant et sale qui faisait partie de leur charme. L’énergie sauvage de l’enregistrement initial se retrouve atténuée par une envie de mieux sonner. Malgré tout, la voix rauque et cinglante de Kurt prend l’auditeur de plein fouet. Rien ne semble pouvoir ôter la magie de cet album.
La partie concert, retrace les premiers mois de la tournée Nevermind. Là encore la production n’y est pas allée de main morte. Le concert le plus percutant est paradoxalement le premier. Le live au Paradisio d’Amsterdam bénéficie d’un son particulièrement bon, qui met en avant les qualités musicales de la formation. La batterie implacable de Dave Grohl ressort bien. La voix de Kurt Cobain est bien mise en avant, pas de frasques à noter, les américains ont presque l’air trop sage. Au fil des mois l’assurance arrive tout comme l’adhésion massive du public pour Nirvana. Sur la version de “Lithium” de février 92, le public répond gaiement à l’appel de Kurt de chanter avec lui. Le morceau sortira en single en juillet 92, mais toute la salle le connait déjà par cœur. Cet engouement, ce lien très fort entre le groupe et les fans ressort de ces enregistrements.
La sortie de ce coffret anniversaire n’est qu’un prétexte pour commémorer un album qui a changé à jamais la scène musicale rock.
Informations
Label : Universal Music / Polydor
Date de sortie : 12/11/2021
Site web : www.nirvana.com
Notre sélection
- Lithium – Live In Melbourne, Australia For Triple J/1992
- Floyd The Barber – Live in Amsterdam, Netherlands/1991
- Territorial Pissings – Live in Amsterdam, Netherlands/1991
Note RUL
4,5/5
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2 commentaires
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Un peu plus mitigé sur cette réédition. En effet les 3/4 du concert d’Amsterdam sont déjà sortis sur d’autres formats (Face-B de single, Live Muddy Banks, Réédition des 20ans de Nevermind, etc…), mais intéressant d’avoir le concert complet. Un peu pareil pour le concert de Del Mar, un concert plutôt court mais intense, dont on connaissait déjà quelques titres. Et je dirai que le son des 2 autres concerts de la tournée 1992 est plutôt moyen, très peu de concerts de cette période étant sortis officiellement, je m’attendais à mieux. Au final peu d’inédits et un remaster un peu fade, ce qui fait un peu chéro la réédition au final. Perso je privilégie plutôt la réédition des 20ans qui apportait beaucoup plus de nouveautés ou au moins qui synthétisait pas mal de choses éparpillées. Pour le coup ici, je trouve qu’on en a pas assez pour notre argent…
Pas acheté ce coffret, que j’ai trouvé foulage de gueule après celui des 20 ans qui était vendu à l’époque comme une édition “ultime”. Est ce que ça a été de nouveau remasterisé depuis le précédent coffret ? J’en serais quand même étonné. Concernant le précédent lifting sonore, l’objectif était de mémoire de se rapprocher justement de ce que voulait Cobain avant que le label ne confie le mixage à Andy Wallace. J’avais trouvé ça plutôt réussi. Mais la reedition de In Utero qui donnait les pleins pouvoirs à Steve Albini était encore d’un autre niveau.