Après son excellent premier album éponyme, sorti il y a deux ans, Nothing But Thieves revient avec “Broken Machine”. Et confirme qu’il n’a pas volé son succès.
Il n’a fallu qu’un seul album aux cinq Anglais pour convaincre de leur talent et de leur incroyable potentiel. Un seul effort studio, qui leur a aussi ouvert les portes des plus grandes salles d’Europe, pour assurer les premières parties de Muse, notamment. Les attentes concernant “Broken Machine” étaient donc énormes : le groupe allait-il confirmer ou juste passer à côté, comme cela arrive parfois ?
“Amsterdam”, l’excellent “Sorry” et “I’m Not Made By Design”, les trois singles sortis ces dernières semaines ne décevaient pas, chacun nous ramenant à leur façon à ce qu’on avait pu aimer dans le premier opus : des riffs efficaces, des lyrics simples mais universelles et surtout les puissantes envolées de la voix si particulière de Conor Mason.
Même si le quintette ne s’est pas reposé sur ses lauriers, on retrouve dans “Particles”, “Get Better” et “Soda”, des titres très réussis, des sonorités familières, dans la lignée des “Trip Switch” ou autre “Itch” qui ont fait le succès de la formation. Indéniablement, ce nouvel essai est un peu plus brut que le précédent. On le remarque d’entrée de jeu avec les guitares rugissantes de “I Was Just A Kid”. NBT essaie aussi d’insuffler du neuf dans ses sons, quitte à dérouter. “Live Like Animals”, ses couplets presque rapés et ses sons plus électro, par exemple, surprend. Cette tentative là n’est pas forcément très heureuse.
Clairement, ce que Nothing But Thieves sait faire de mieux, ce sont les ballades. Le premier album offrait des moments suspendus avec ‘”If I Get High”, “Lover, Please Stay” ou “Six Billion”, de magnifiques complaintes languissantes portées par la voix haut perchée de Conor Mason. Ici, c’est la jolie “Hell, Yeah” qui a la charge de calmer le rythme d’un album plus énervé, en fin d’écoute. Et si elle est tout ce qu’on attend d’elle, elle est un peu esseulée au milieu des onze morceaux qui compose “Broken Machine”, quinze pour la version deluxe (dont deux belles reprises acoustiques (“Sorry”, “Particles”) et “Reset Me”, un morceau qui aurait bien mérité sa place sur la version standard).
Efficace et réussi, ce “Broken Machine” finit d’imposer le groupe sur la scène rock. Car Nothing But Thieves n’est plus un groupe prometteur, c’est désormais l’une des meilleures formations britanniques du moment. Il y a fort à parier que le quintette ne va pas s’arrêter en si bon chemin et il prouve en tout cas qu’il a tout ce qu’il faut pour se faire une place au top des charts. La tournée européenne prévue cet hiver sera l’occasion parfaite pour découvrir tous ces morceaux en live.
Informations
Label : RCA / Sony Music
Date de sortie : 08/09/2017
Site web : www.nbthieves.com
Notre sélection
- Sorry
- Hell, Yeah
- Particles
Note RUL
4/5