OK Bonnie – ON

OK Bonnie, groupe de Lourmarin, petit bled paumé entre Cavaillon et Aix-en-Provence, explore une pop électro acérée à la sensualité trouble. En 2012 sort “Show Your Face”, un premier EP détonant et salué par la critique. Et c’est peu dire, Laurent Garnier a flashé et remixé le single. Juché sur les compositions de Benjamin Rippert, Justine Bonneville, énigmatique leader d’OK Bonnie part en live aux côtés de Bruno Vancalster et d’Arthur Billiès dans un envoûtant maëlstrom rythmique. OK Bonnie, c’est peu l’enfant caché de la french touch, l’électro berlinoise et scandinave.

“Something In The Air” démarre l’album, sur un clavier froid, suivi par des basses hypnotiques, d’emblée plongé dans une ambiance possédant la particularité d’être autant lumineuse que nocturne. “Basement”, avec une intro techno allemande, lance l’uppercut avant une envolée explosive empruntant autant à Miss Kittin qu’à Sven Väth. Avec une sonorité plus minimaliste, “On”, titre éponyme de l’opus, relance l’obsédante cyclique, l’impression de s’enfoncer dans une torpeur intersidérale, OK Bonnie communique avec l’espace. “Michel” va emprunter à la drum et à l’électroclash, électrisée par la voix pénétrante de Justine Bonneville. De son coté, “I Don’t Know What’s Going On” est la ballade du disque, énigmatique et extrêmement cotonneuse, l’équipe de Benjamin Rippert, offre ici un morceau à la fois hypnotique et déstressant, une sorte de The XX, à l’énergie positive. Par la suite, “Y.N.S.L” et “Everything’s OK”, plus groovy, plus french touch, vont se lancer dans la bataille, entre guitare funky et chœurs d’enfants, le mélange apporte une bonhomie extraordinaire, à un album très sombre, de prime abord. “ON”, se termine sur “You’re Still Alive”, ambiances vaporeuses et électro ensemencées d’un clavier anxiogène et oppressant. Explosion finale entre batterie omniprésente, chœurs enivrants et clavier joué à la façon d’un thérémine.

Il y a quelque chose d’envoûtant chez OK Bonnie, comme un voyage dans la voie lactée entouré d’un voile laiteux en guise de protection aux bombardements d’astéroïdes, emmené d’une main de maitre par Benjamin Rippert et Justine Bonneville. Un premier effort d’excellente composition. Avec des influences multiples, le groupe loumarinois, prouve une réelle inventivité dans un style propre, il pourrait se retrouver dans les charts autant aux côtés de Rone que de The Toxic Avenger ou encore de Peaches. A mettre dans toutes les mains des fans de rock et d’électro.