Other Lives – Rituals

Other Lives sortira son nouvel album “Rituals” le 4 mai prochain. Sur les rives de l’homme face à la nature, la formation s’est imprégnée d’un voyage au coeur des sources vitales pour y graver quatorze titres spirituels. Face aux doutes et l’introspection générale, Other Lives nous embarque dans la fluidité d’un soupir.

On parlera plus de l’aventure autour de cet opus, avec toute l’énergie des inspirations communes, que d’un simple traitement musical. Derrière chaque essai, il y a une histoire et la sienne se loge à la même enseigne que le film “Into The Wild” de Sean Penn. Le quintette s’est laissé dériver dans une expérience d’isolement, livré à lui-même. Les musiciens commencent par décortiquer chaque parcelle de ce qui les entourent avec “Fair Weather”. La voix de Jesse Tabish se ballade et révèle une douceur sur la juxtaposition des instruments. Une envolée réussie, qui se poursuit par “Pattern”. Ce dernier se joue entre des étincelles d’électro et la volupté des synthés et des violons. La prise de conscience se met en place délicatement. Le lâcher prise psychique continue avec “Reconfiguration”, une ambiance plus rythmée et plus sombre que les précédentes. La voix fond et se perd en devenant un instrument à part entière. Cet effort raisonne comme une énigme, un langage codé pour ceux qui décideront de s’y aventurer. Il y a un message derrière chaque composition. On entre en connexion avec tout ce qui frôle les énergies avec “Beat Primal”, les percussions se font leader par l’aspect tribal et savent se faire timides pour que la légèreté des voix, synthés et violons s’expriment. Une harmonie flagrante arpente chaque morceau et dans “2 Pyramids”, le rock progressif trouve sa place et inspire une course à perdre haleine. Une course où l’on souhaite découvrir qui l’on est. Le petit bijou brut de cet opus est “English Summer” pour les fins adeptes du rock nostalgique : on y trouve les couleurs et les images de ce tableau rempli de souvenirs, ces couleurs à base de larmes et de vécu, exprimés par le timbre suave et grave de Jesse Tabish. Nous nous obstinons toujours à coller une signification derrière des phrases, mais “Untitled” prouve le contraire. Les mots se moulent dans la partition et nous n’avons qu’à nous laisser porter jusqu’à ce que l’on trébuche sur la piste éponyme “Ritual”, digne d’un générique de fin où tout doit s’arrêter. Cette dernière ressasse les histoires traversées, les violons se placent de manière discrète, pour y laisser échapper une amertume déjà digérée.

Plus qu’une banale sortie d’album, “Rituals” raisonnera comme un flux créatif, loin des racines et y sondera l’essentiel.