Panic! At The Disco – Viva Las Vengeance

Succédant à Pray For The Wicked sorti en 2019, Viva Las Vengeance ouvre un nouveau chapitre pour le projet musical de Brendon Urie.

Viva Las Vengeance était annoncé comme un voyage cinématographique et musical, explorant avec légèreté et candeur le fait de profiter de la vie avant que celle-ci ne prenne fin. Un album ambitieux sur le papier; reste à voir si cette ambition est réalisée.

The Brendon Urie Show

Depuis 2016 et Death Of A Bachelor, Panic! At the Disco s’est mué en projet solo de Brendon Urie. Ici, on prend le même et on recommence : Viva Las Vengeance est clairement un disque sur Brendon Urie, par Brendon Urie. Quoi de mal à être un peu égocentrique (voir le titre “Local God”) ?

Tout sort de la tête de Brendon Urie (et de Mike Viola, mais nous y reviendrons). Presque tout ici est conçu pour évoquer un souvenir affectueux de groupes et de sons spécifiques des années 1960 jusqu’aux années 1980. L’allusion à T-Rex sur “Middle Of A Break Up” est plus qu’évidente. Les influences de Queen (“Star Spangled Banner”, presque une parodie d’un Queen Queer), Thin Lizzy, The Beatles, KISS et jusqu’à Meat Loaf sont présentes en grand nombre, mais digérées et recrachées à la sauce Panic!

Point de style emo rappelant les origines du groupe : ici c’est de la power pop théâtralisée, du rock pur et dur, le tout sublimé par la voix toujours aussi impressionnante de maîtrise de Brendon Urie. Les fans de la première heure risquent de ne pas y trouver leur compte.

Take the boy out of Vegas…

Le paradoxe est qu’il s’agit peut-être de l’album le plus rock du groupe ainsi que de son plus “scénique” ou cinématographique. Impossible de ne pas imaginer une mise en scène pour chaque titre, un clip, un motif. Mike Viola, en tant que co-auteur et coproducteur, a musclé la production et le jeu de guitare, et a en partie axé l’ensemble sur cela. Point de mièvrerie, mais des chœurs rock et des guitares électriques puissantes.

Coloré comme les néons de Vegas (Urie ne manquant pas de parler de sa carrière au sein de Panic! tout au long de l’album, et ce parfois d’une manière étrangement nostalgique), dynamique, joyeux, expressif, Viva Las Vengeance est un album complet et parfaitement bien exécuté. Sans suivre les chemins tout tracés qui s’ouvraient au groupe dans les années 2000, et qui aurait pu le cantonner à du emo sans saveur, Brendon Urie n’a pas peur d’assumer ses influences musicales et de surprendre. Un album jukebox familier, surprenant et rafraîchissant.