Papa Roach ne cesse de se chercher et se renouvelle, album après album. Fusionnant son énergie avec différents courants musicaux au gré de ses envies, le quatuor américain rock continue de séduire de nouveaux fans. Avec Ego Trip, premier disque signé sous New Noize Records, le groupe déclare repousser le conformisme pour explorer de nouveaux horizons. Promesse tenue ?
Entre formules et nouveautés
Ego Trip annonce la couleur avec un premier morceau extrêmement satisfaisant. La rythmique de l’intro, le rap impétueux, le refrain mélodieux et les riffs heavy à souhaits montrent ce que Papa Roach sait faire de mieux. Une capacité à canaliser ses ardeurs pour les balancer à travers des morceaux puissants. Une formule bien connue, mais toujours aussi efficace. L’enchaînement avec “Stand Up” permet de poursuivre la dynamique initiée. Le titre résonne un peu en doublon mais trouve justice avec son énergie.
Papa Roach ne s’est pas contenté d’appliquer ses recettes, aussi percutantes soient-elles. Le quatuor incorpore des influences variées sans toujours savoir les digérer. “Swerve”, le featuring avec FEVER 333 et Sueco adopte des sons très jazzy. Une ligne de guitare ensorcelante accentue l’attitude suave du chant. Les parties de chants plus explosives apportent un joli contraste. “Bloodline” détonne par son incorporation d’éléments EDM. Une entame aussi déroutante qu’accrocheuse, qui mène sur un refrain très classique pour la formation. Un mélange des genres qui fonctionne à merveille et pourrait libérer une fureur inédite sur scène.
Une énergie positive
Les personnes ayant vu le groupe sur scène peuvent témoigner de la déferlante d’énergie qui en ressort. Les musiciens semblent donner tout ce qu’il leur est possible de donner à chaque prestation. Ce déploiement d’efforts et d’envie reste la principale force de Papa Roach. L’éponyme “Ego Trip” utilise à bon escient une basse sautillante pour mettre en avant le rap de Jacoby Shaddix. La verve du refrain, appuyée par des riffs bien maîtrisés, rend le cocktail final bien savoureux.
“Always Wandering” trouve l’équilibre parfait de la pop entêtante teintée de rock. La mélodie pétillante du refrain est addictive, tout comme l’atmosphère positive. “Leave A Light On” approche l’écueil du trop sentimental sans sombrer. Jacoby Shaddix livre une prestation sobre, servie par une instrumentation qui aurait pu éviter de sortir les violons. Beaucoup mieux réussi, “No Apologies” prend des allures de ballades emo, tout en restant très maîtrisé. La puissance émotionnelle brute de Jacoby happe l’auditeur dès les premières notes. “Liar” possède un côté Fall Out Boy dans le chant, qui permet de diversifier les parties vocales. De bout en bout, le chanteur domine son sujet, explorant plusieurs registres très alléchants.
Des vétérans très en forme
Par le passé, Papa Roach s’est parfois laissé emporter par des excès de mièvreries ou d’explorations musicales non abouties. Ces petits faibles se retrouvent dans des morceaux comme “Dying To Believe”, qui succombe à un sentimentalisme peu convaincant. Ces travers des Californiens sont aussi ce qui les rendent si attachants. Papa Roach assène ses uppercuts musicaux avec une sincérité de tout instant. Se livrant sans filtre à travers des paroles, qui résonnent chez les fans.
Peu des groupes issus du mouvement neo metal des années 2000 parviennent encore à accroitre leur fanbase. Les albums se succèdent, avec des qualités disparates et les concerts reposent sur la nostalgie d’un style musical devenu quelque peu ringard. Peu de gens aurait parié que Papa Roach arriverait à renouveler son public, les reléguant plutôt à un groupe “one hit wonder“. Pourtant, grâce à une approche honnête et sans prétention de leur musique, le groupe a su évoluer et semble de plus en plus épanoui dans ses compositions.
Papa Roach maîtrise sa formule pour des morceaux rageusement accrocheurs.
Informations
Label : New Noize Records
Date de sortie : 08/04/2022
Site web : www.rockurlife.net
Notre sélection
- No Apologies
- Kill The Noise
- Swerve
Note RUL
4/5