Depuis sa création à la fin des années 80, le groupe anglais Paradise Lost a contribué de manière significative à l’émergence du doom/death metal, aux côtés de groupes tels qu’Anathema et My Dying Bride. A l’origine d’albums considérés comme des références du genre, “Gothic” (1991), “Shades Of God” (1992), “Draconian Times” (1995), Paradise Lost n’a jamais caché son désir de faire évoluer sa musique. Le besoin de se renouveler s’est notamment fait sentir lors de la sortie, en 1999, du très controversé “Host”, considéré par beaucoup comme l’erreur de parcours. En effet, perdant ses fans de la première heure, au profit de nouveaux plus enclins à suivre cette voie, le combo effectue un virage à 360 degrés et tente depuis ces dernières années un retour aux origines. Ainsi, Paradise Lost nous revient avec son treizième album “Tragic Idol”, sorti le 23 avril 2012.
Produit une nouvelle fois par Jens Bogren (Amon Amarth, Opeth), ce nouvel opus bénéficie d’un packaging très soigné, disposant d’une couverture sur papier glacé, réalisée par le français Valnoir (Morbid Angel, Watain) qui reflète bien l’ambiance froide et sombre qui gravite autour du groupe, tout en illustrant à merveille le titre de cet effort. Après l’avoir écouté dans son intégralité, il faut reconnaître que ce dernier semble suivre la voie déjà tracée par son prédécesseur en 2009 “Faith Divides Us Death Unites Us” en veillant toutefois à se positionner un cran au-dessus. En effet, composé de onze titres, “Tragic Idol” n’a pas de temps à perdre, les titres s’enchaînent et s’avèrent être pour la plupart directs et efficaces. Certains, comme “Honesty In Death” ou “Tragic Idol” titillent notre oreille et nous renvoient inévitablement à des disques comme “Icon” (1993) et “Draconian Times”. D’autres titres attirent notre attention par leur côté “metal” plus prononcé, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Il suffit d’écouter, “Crucify”, “In this We Dwell”, “To The Darkness” ou encore le musclé “Theories Of An Another World” qui s’achève sur un instrumental aux sonorités redondantes qui n’est pas sans rappeler le thème principal du film “28 Semaines Plus Tard”. Quant à la voix de Nick Holmes, on retrouve toujours un chant clair mais peut être plus en retrait, disséminé par-ci par-là sur des titres comme “Solitary One”, “Worth Fighting For” mais avec une nette préférence pour un chant puissant, rappelant par moment les intonations du chanteur de Metallica, James Hetfield, notamment sur le refrain de “Hell Of Impending Hell”. Le tout porté par un jeu de guitare des plus fluides, qui aère les morceaux en distillant des riffs mélodiques sur chaque titre : que cela soit en guise d’intro sur “Hell Of Impendig Hell”, “In This We Dwell” ou bien lors des nombreux solis exécutés avec dextérité sur des titres tels que “Honesty In Death”, “Tragic Idol” ou encore “Glorious End”. Pas de réelles surprises du côtés des paroles puisque le groupe reprend ses thèmes de prédilection (mort, angoisse…). Ainsi, l’ambiance lourde, pesante est bien présente et ce notamment sur le titre d’ouverture “Solitary One” ainsi que sur le pompeux “Glorious End” qui achève l’album de fort belle manière : ainsi la boucle est bouclée.
Avec “Tragic Idol”, Paradise Lost prouve qu’il est toujours à même de nous faire ressentir des émotions et qu’il mérite amplement sa réputation. Ainsi, cet opus est l’occasion pour ceux qui n’y croyaient plus de se laisser hypnotiser pas ce savant mélange de mélancolie et de brutalité.
Informations
Label : Century Media
Date de sortie : 23/04/2012
Site web : www.paradiselost.co.uk
Notre sélection
- Honesty In Death
- Theories From Another World
- Tragic Idol
Note RUL
4.5/5