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Pearl Jam – Gigaton

Pearl Jam, groupe mythique des années 90, signe un retour tonitruant avec “Gigaton”. Un nouveau souffle d’inspiration semble animer Eddie Vedder et ses compagnons de route.

Des expérimentations vs des influences très classic rock

Le premier single “Dance Of The Clairoyants” avait reçu un accueil très mitigé, tant le monde n’était pas préparé à un tel titre de la part de Pearl Jam. Très inspiré par Talking Heads, le morceau joue aux chaises musicales avec les musiciens. Ainsi, le guitariste Mike McCready passe derrière les fûts, le bassiste Jeff Ament se met à la guitare et le guitariste Stone Gossard prend possession de la basse. Le rendu possède un côté new wave avec des touches d’électro et des intentions de chant qui rappellent David Byrne de Duran Duran.

“Gigaton” s’ouvre sur le rythmé “Who Ever Said”. Une entrée en matière résolument rock et surprenante avec un solo à la sonorité électronique. Le morceau ralentit sur un pont bien senti avant de repartir sur les chapeaux de roue. Si des touches expérimentales se retrouvent tout au long de l’album, ce sont les influences classic rock qui prennent souvent le dessus. “Retrograde” en est la parfaite synthèse, avec notamment des guitares à la Led Zeppelin très présentes.

Une part belle à la méditation

“Gigaton” appelle l’auditeur à entrer dans un état contemplatif, et le guide à travers un voyage introspectif. “Alright” parle de ce que l’on ressent une fois déconnecté et seul face à ses pensées et sentiments. Un thème très pertinent pour le contexte actuel. “Seven O’Clock” traite de la perte et de la colère et sert également de véhicule pour les idées politiques d’Eddie Vedder. Le morceau incite à la réflexion sur les autorités gouvernantes.

Les ballades sont aussi à l’honneur. A commencer par l’acoustique “Come Then Goes” dont la sobriété instrumentale laisse place à la voix toujours saisissante d’Eddie. Une voix mise en exergue sur “River Cross”, accompagnée d’un orgue qui fonctionne bien. Le moins réussi “Buckle Up” lasse un peu par son côté mielleux.

Une identité artistique toujours présente

Les fans de Pearl Jam apprécieront le très réussi “Quick Escape”, qui allie tous les marqueurs du groupe. Une ligne de basse implacable, des riffs puissants et du groove ! “Superblood Wolfmoon” apparaît comme un titre rassurant et peut-être un peu trop convenu. Une formule de composition efficace pour un rendu rock plaisant, sans être novateur.

Le groupe reste également dans sa zone de confort avec des morceaux comme “Never Destination” et “Take The Long Way”. Les mélodies restent en tête, la sauce prend bien. Des morceaux qui auraient pu figurer parmi les disques précédents de Pearl Jam.

Un album aux textes engagés

La couverture de “Gigaton” montre un glacier norvégien en train de fondre. Symbole d’un monde menacé par le changement climatique. De nombreux morceaux font référence à la nature, à la planète et à une forme de colère à l’encontre de ce qui se passe (“Seven seas are raising”, “Forever futures fading out” ou encore “Oceans rising with the waves”). Mais également un appel à l’action (“This fucked up situation calls for all hands, hands on deck”).

Le quintette n’en oublie pas pour autant de critiquer le régime présidentiel américain en cette année d’élection. Des textes assez sombres, mais dans lesquels pointe également de l’optimisme. Loin de proposer une vision négative et pleine de rancœur, Eddie fait passer un message d’espoir assez inattendu.

La formation de Seattle secoue la scène musicale avec ce onzième album studio. Porté par une envie de renouveau, Pearl Jam prouve qu’il est encore capable de livrer des albums rock, riches en émotions et toujours engagés !

Informations

Label : Monkeywrench
Date de sortie : 27/03/2020
Site web : pearljam.com

Notre sélection

  • Quick Escape
  • Who Ever Said
  • Dance Of The Clairvoyants

Note RUL

 4/5

Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !