Philip H. Anselmo And The Illegals – Walk Through Exits Only

L’annonce de cette réalisation a suscité une bien belle attente de la part des fans de Pantera, de DOWN et des curieux. Phil Anselmo, qui n’est plus à présenter, s’offre une petite parenthèse avec son projet solo Philip H. Anselmo And The Illegals, avec lequel il va proposer une musique qui lui correspond parfaitement. Comme nous le confiait Kirk Windstein, lors du dernier passage parisien de DOWN, “Walk Through Exits Only” prendrait l’allure de l’album “Retaliation” du groupe Carnivore, où le chant serait proche de celui de “Mouth Of War” (Pantera), un intéressant menu donc. Nul besoin de s’égarer dans une longue description, allons à l’essentiel et lançons donc cette réalisation !

Composé de huit pistes, l’opus démarre sans attendre avec “Music Media Is My Whore”. Une introduction d’un peu moins de deux minutes qui donne quelque peu le ton du reste de l’opus. La rage et la fureur sont prêtes à exploser et cela va véritablement démarrer avec “Battalion Of Zero”. Phil se lâche, comme il a l’habitude de faire, accompagné par des guitares typées thrash. Caractérisées par un son bien roots et plutôt crade, celles-ci seront accompagnées par les piques vocales du frontman. Les quelques mélodies qu’elles déploient seront accompagnées comme il se doit par la rugueuse voix d’Anselmo. Cependant, compte tenu du personnage et des premières compositions, l’impression d’assister à un grand n’importe quoi pourra se faire sentir auprès des fans. Les riffs s’enchaînent mais où sont les structures ? Ca part, quelque peu, dans tous les sens, mais le tout est véritablement maitrisé, surprenant au premier abord, intrigant par la suite. Le premier titre, diffusé avant la sortie, et éponyme “Walk Through Exits Only” caractérise à lui tout seul l’essence et l’ambiance de cet opus. Cela fait bien des années que Phil ne s’était pas déployé sur un album de metal, à proprement parlé. Autant dire que Marzi Montazeri et ses leads ravageurs auront le don de sublimer l’effort. N’est pas Dimebag qui veut, néanmoins Marzi semble avoir trouver les touches pour permettre à Phil de se libérer, comme à l’époque Pantera. “Usurper Bastard’s Rant” prendra les traits plus prononcés du groove metal, bien que l’impression d’avoir des riffs peu recherchés (ils rappellent “Godspeed Hellbound de Black Label Society) sautent aux oreilles. Malgré les quelques difficultés rencontrées, il sera possible de remarquer la fin du morceau “Betrayed”, où un piano effet envahie les ondes, de quoi rendre encore plus l’ambiance générale ambigue et étonnante à la fois. Quant au dernier titre “Irrelevant Walls And Computer Screens”, ses douze longues minutes fait de lui le titre “épique” de cet album. Partagée en deux phases, la première sera à l’image des titres précédents jusqu’à la seconde partie totalement instrumentale et guitaro-mélodico-crade. En effet, ce brutal arrêt du chant interpelle et rend le morceau encore plus mystique.

N’est pas Phil Anselmo qui veut. Quel autre personnage aurait pu nous délivrer un opus de ce type ? Aucun. Seul Phil en est capable. De toute évidence, il ne sera pas facile d’appréhender ” Walk Through Exits Only” dans son intégralité. A l’image du frontman, la musique est riche même si parfois bordélique. Cependant, aucun doute à avoir quant au succès de cette musique en live; d’ailleurs prendra-t-elle plus d’envergure lors des concerts? La question se pose. Quoiqu’il en soit, Anselmo nous bottera les fesses !