Pierce The Veil – The Jaws Of Life

Pierce The Veil revient sur le devant de la scène, sept ans après la sortie de son dernier album. Le temps pour les membres du groupe d’avancer dans leurs vies personnelles et se retrouver avec un nouveau moteur créatif. Les singles de The Jaws Of Life laissaient entrevoir un disque complexe et puissant, mais qu’en est-il vraiment ?

Un nouveau souffle

Enregistré dans les quartiers français de la Nouvelle Orléans, la ville tient une place importante à travers des enregistrements de la vie de ses quartiers disséminés dans les différents titres. Une ville plurielle qui se retrouve dans “Death Of An Executioner”. Le groupe de San Diego semble trouver avec ce titre un nouveau souffle créatif. Une composition complexe à la production ultra léchée qui laisse exploser un savant mélange de chaos et d’émotions pour un résultat haletant du début à la fin. Une capacité à surprendre l’auditeur qui fait plaisir à entendre.

Dans un autre registre, le single “Pass The Nirvana” se démarque avec sa basse bien grasse dans un univers post grunge. La voix de Vic Fuentes atteint une nouvelle violence aux accents post hardcore dans le refrain. Les bridges apportent une modernité plaisante avec des changements de rythmes bien sentis. Le titre est une pépite avec une énergie tirée du désespoir qui balaie tout sur son passage. Pierce The Veil manie les variations avec brio sur cet opus comme sur “Flawless Execution”. Un morceau tout en nuances qui traduit toutes la complexité des relations humaines.

Entre nostalgie et modernité

Les influences emo du groupe sont bien digérées sur un morceau comme “Emergency Contact”. Un classique dès la première écoute qui capture toute l’essence des années 90. Il s’en dégage un sentiment de douce familiarité tant dans l’atmosphère que dans les sonorités tout en proposant la patte unique du groupe. “Shared Trauma” se distingue par ses lignes de synthés presque futuristes mais peine à convaincre. Mélancolie poétique avec le très beau “Resilience”. La formation explique que le morceau transpose l’idée d’une personne enterrée vivante qui se bat pour sortir de son trou. Le titre nous embarque donc sur un chemin vers la lumière pour trouver comment avancer.

Le titre éponyme débute avec des notes d’une nostalgie captivante. Une simplicité faussement naïve avec des relents de Pixies et Weezer. Dans ses couplets, Vic se met à nu avec un mélange de plainte et de résignation très touchant. Sa voix est l’essence même du groupe, cet élément qui amène ce quelque chose en plus aux compositions du groupe. “So Far So Fake” est un bon exemple de la maîtrise actuelle de Pierce The Veil. Une émotion brute, conservée de bout en bout. Des passages instrumentaux qui mélangent des éléments old school avec des touches de modernité bien choisies.

Pierce The Veil réussit son retour avec un album aussi poignant que varié. Une bonne surprise !