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Placebo – Never Let Me Go

Le groupe emmené par Brian Molko et Stefan Olsdal revient pour un nouvel album après presque dix ans d’attente.

Les fans se sont impatientés en attendant un nouveau disque du désormais duo. Même si la tournée démarrée en 2016 pour retracer les vingt ans de carrière du groupe a permis d’étancher la soif des plus fanatiques, il est vrai que le temps se faisait long sans un seul nouveau morceau.

Et puis 2020 est arrivé, accompagné de “Beautiful James”. Dans la droite lignée de ce qu’avait pu proposer la formation de Brian Molko, il nous a permis d’être rassasiés quelques temps.

Néanmoins, il faut bien se souvenir aussi que pour beaucoup de monde, Placebo c’est du passé. Donc difficile de réconcilier d’un côté les fans ayant suivi le groupe depuis ses débuts, et ceux qui se sont retrouvés sur le côté avec les derniers albums. Sans compter sur la personnalité du chanteur, créant un véritable clivage chez les auditeurs : éternel adolescent pleurnichard pour certains, génie musical pour d’autres.

Tout en nuances…

Posons les choses. Ceux que Brian Molko horripile par son côté emo (pour un quinquagénaire) ne seront pas surpris. Le côté adolescent torturé rebelle est toujours là, sauf qu’on est à la limite du supportable. “Happy Birthday In The Sky” en est l’exemple parfait : morceau cliché au possible, on passe vite notre chemin sur celui-ci.

On peut noter malgré tout quelques belles idées comme ce “Surrounded By Spies” habité par la britpop et lorgnant du côté d’Archive. Quelques arrangements électroniques assez singuliers dynamisent un ensemble parfois un peu planplan, et “Went Missing” ou “The Prodigal” sont de très jolies réussites. Elles permettent en tout cas de donner un souffle, une vraie âme et de réveiller nos petits cœurs de pierre. Sans oublier “Beautiful James”, rappelant les plus belles heures de Placebo.

… Mais pas en subtilité

Pour la subtilité en effet, on repassera plus tard. Les textes mélancoliques sont toujours là, et certains titres sont presque passables. Malgré tout, que peut-on reprocher au groupe, que d’utiliser une méthode qui fonctionne depuis tant d’années ? Certes, l’originalité n’est pas forcément présente (“This Is What You Wanted”, avec son côté un peu tire larmes est peu nuancé), mais le duo a tenté de nouvelles choses.

La production un peu plus roots nous prend au dépourvu tant nous sommes habitués au son propre et froid du groupe. Un retour aux racines indépendantes peut être. En tout cas une petite surprise assez bienvenue.

C’est un album personnel, texturé (à voir l’utilisation des sons synthétiques parfois très surprenants), touchant. Pour un groupe n’ayant rien écrit depuis près d’une décennie, on est loin de la catastrophe que l’on pouvait imaginer. Alors oui, ce ne sera pas le meilleur des disques de Placebo, et il a un côté un peu daté (dans ses textes, son esprit), et maniéré qui ne plaira pas à certains. Mais c’est du Placebo. Et tant que la voix si spéciale de Brian Molko sera présente, Placebo fera, qu’il le veuille ou non, toujours du Placebo. Et ce cru n’est pas le plus mauvais du lot.

Informations

Label : Universal Music / Virgin Records
Date de sortie : 25/03/2022
Site web : www.placeboworld.co.uk

Notre sélection

  • Beautiful James
  • The Prodigal
  • Surrounded By Spies

Note RUL

 3/5

Ecouter l’album

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.