Le trio montréalais sort cette année son quatrième album. Évoluant depuis 2003 au sein d’une scène indé folk nord-américaine déjà chargée, le groupe a su développer dès le départ un son bien caractéristique : une base acoustique nourrie de multiples instruments, sur laquelle se greffent de belles mélodies sophistiquées, et des harmonies vocales maîtrisées qui se marient par moments à des envolées orchestrales prenantes. Cette formule a été la clé du succès de “Parc Avenue” (2008) et lui a valu une reconnaissance critique internationale. Pour leur première sortie depuis 2012, les Canadiens sont allés au-delà de leurs précédentes réalisations en proposant onze titres qui s’éloignent de l’aspect résolument rock de “The End Of That” (2012) et de cette sorte de folie instrumentale qu’on pouvait entendre dans les autres efforts studio. Le tout pour plus d’explorations sonores habilement menées.
Le disque commence fort avec des morceaux à la rythmique et aux mélodies efficaces dans la lignée de ce qu’a toujours fait la formation. Rien que les deux premiers titres laissent présager le meilleur : ”We Were One” ouvre l’opus d’une manière convaincante avec ce début groovy et cette fin épique mêlant chœurs et vague orchestrale. Puis, à l’image de l’artwork, le côté chaud et aérien de ”No Worries Gonna Find Us” et ses lignes de chant entêtantes sonnent comme une ultime invitation au voyage.
Assez vite, le disque prend un tour plus paisible et s’éloigne des promesses de ses débuts, sans toutefois perdre l’auditeur. Cet aspect de la musique du combo avait été peu abordé par le passé : des morceaux presque relaxants comme ”So Many Nights” à l’élégante ballade ”Flowers”, en passant par la dansante ”Off The Water” flattent l’oreille et révèlent un groupe inspiré. L’art des Canadiens atteint des sommets avec ”Je Voulais Te Dire”, sorte de ballade hybride mélancolico-barrée qui rappellera des souvenirs aux plus anciens fans. Quelques chansons restent toutefois plus faibles que d’autres, comme ”All Of The Time”, piste statique qui donne un coup de frein à l’impulsion donnée par les premiers morceaux, ou ”Johnny Is A Drummer”, courte ballade moins originale que ce qu’on a pu entendre jusqu’ici.
Comme à son habitude, le trio présente des compositions d’une grande richesse instrumentale : on retrouvera toute une variété de flûtes et instruments à vent sur ”No Worries Gonna Find Us”, des expériences électroniques sur ”Fata Morgana”, ou encore des guitares orientalisantes sur ”We Were One”, sans compter le retour des arrangements orchestraux qui n’étaient pas présents sur “The End Of That”. Quant aux voix, autre point fort de Plants And Animals, elles donnent toujours autant de relief aux morceaux, entre le chant atypique de Warren Spicer et les chœurs masculins et/ou féminins qui l’accompagnent à de multiples reprises.
Au bout du compte, les trois musiciens ont su garder leur identité tout en s’engageant dans des voies nouvelles où on les sent à leur aise. Relativement facile d’accès, tranquille et lumineux, ce quatrième essai vient enrichir la discographie déjà solide des Canadiens.
Informations
Label : Secret City Records / Bertus
Date de sortie : 06/05/2016
Site web : www.plantsandanimals.ca
Notre sélection
- No Worries Gonna Find Us
- We Were One
- Flowers
Note RUL
3.5/5