Pop Evil présente son nouvel album Skeletons. Annoncé comme un album uptempo bourré de gros riffs et des featuring qui envoient du lourd, le résultat sera-t-il à la hauteur de la promesse ?
Un retour vers le heavy
Le groupe a choisi d’introduire son nouveau disque avec des singles aux riffs bien lourds comme “Paranoid (Crash & Burn)”. Un morceau dans lequel se ressentent les influences de groupes comme Linkin Park et autres fers de lance du début des années 2000. Il y a cette rage, cette volonté de parler de santé mentale avec une approche très directe et percutante. S’ajoute une production très (trop) présente, qui ici joue avec des sons électroniques pour montrer que “la source du mal” est liée à la technologie. La différence avec les formations de la vague nu metal est cette volonté de rester dans le positif. Peu importe les univers parfois très sombres des morceaux de ce nouvel album, Pop Evil distille une forme d’optimisme.
Le quatuor montre qu’il y a toujours une lumière au bout du tunnel et que chacun est en capacité de faire des choix qui peuvent lui apporter ce qu’il lui faut. La rengaine est adressée à la période de pandémie, l’immobilisme imposé et les difficultés en tout genre. C’est surtout l’évacuation des pensées du chanteur Leigh Kakaty. S’il est plaisant de voir le quatuor embrasser des passages un peu plus sauvages, les refrains très pop et la voix de Leigh constituent une barrière naturelle à l’intention première. Le groupe le dit lui-même, la direction heavy a été prise car il sentait que c’était la demande du public. Alors comment jouer le jeu à fond ?
Aller plus loin que les formules
Pop Evil semble avoir trouvé un bout de solution pour mener ses compositions un peu plus loin en embarquant des groupes peu connus du grand public. “Wrong Direction” avec Blake Allison (Devour The Day) amène une brutalité encore timide avec des cris qui gagneraient à prendre plus de place. “Dead Reckoning” avec Ryan Kirby (Fit For A King) expérimente un peu plus côté musique avant l’arrivée d’un refrain mielleux qui semble plomber le morceau. C’est pourtant là que l’ajout du duo prend tout son sens. Pas de retenue dans le chant de Kirby. C’est violent, c’est puissant, c’est le contrepoids idéal qui sauve le titre. Bien sûr, les Américains ne sont pas passés à côté de la ballade un peu insipide avec “Worth It”. Des paroles pleines de bon sentiments et une mélodie vie oubliée.
Néanmoins, Pop Evil s’autorise parfois à sortir des sentiers battus ou trop formatés. Le titre éponyme “Skeletons” revêt une couche de country dans son intro. Il serait presque possible de raccrocher les sons des tambourins aux chaînes des fantômes du passé, tels des boulets qui traînent encore. Le refrain accrocheur et le côté feel good du morceau en font un titre séduisant. “Sound Of Glory” permet d’entendre Leigh sous un autre jour. Il y a une énergie pétillante un peu différente du reste, qui donne envie d’en entendre plus. “Raging Bull” trouve un très bon équilibre avec la participation de Zillion. Les sonorités plus modernes font mouche avec l’énergie de Pop Evil. Les artistes se connaissent bien, c’est peut-être ce qui apporte le petit plus d’âme à ce morceau. Une forme de lâcher prise, minime mais suffisamment présent pour que le titre se démarque.
Pop Evil allie gros riffs et messages positifs à travers un album un peu trop formaté, mais qui ose expérimenter.
Informations
Label : MNRK Music
Date de sortie : 17/03/2023
Site web : popevil.com
Notre sélection
- Skeletons
- Raging Bull
- Paranoid (Crash & Burn)
Note RUL
3,5/5