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Powerwolf – Wake Up The Wicked

Les grands loups de Sarrebruck sont de retour avec Wake Up The Wicked. Le quintette allemand a toujours revendiqué qu’à chaque album, ce serait du Powerwolf, et qu’ils ne dérogeraient jamais à cette règle. Ont-ils tenu leur parole ?

La grande messe du Heavy Metal

Déjà, c’est quoi Powerwolf ? Un son heavy/power metal lourd, un chant lyrique et puissant, des riffs incisifs et directs, sur fond d’ambiance ecclésiastique païenne.

En plus de vingt ans de carrière, le groupe a pu perfectionner son art et affiner son style. D’entrée, “Bless’em With The Blade” réunit tout ce que Powerwolf sait faire. Grosse batterie avec double pédale à gogo, et gros chœur en fond, l’ambiance est posée. Terminant sur un solo de guitare de Matthew Greywolf, l’entrée en matière est du meilleur effet.

S’ensuit “Sinners Of The Seven Seas”, ode à la piraterie où le chant puissant d’Attila Dorn est poussé à son paroxysme. Mêlant chant en anglais et latin, le côté ecclésiastique de la bande rend vraiment bien, et permet à l’auditeur de vraiment s’imprégner du groupe. Une charge pécheresse qui donne de l’aplomb !

Lupi Vivat

Les loups teutons sont en forme et ça s’entend. Avec l’ode au clitoris “Kyrie Klitorem”, la formation nous invite dans l’église du féminisme. L’orgue bien présent et le style à la limite du speed metal représente la quintessence du genre. Du Sabaton plus religieux que martial, du Ghost plus énervé que pop.

La première surprise apparaît avec “Heretic Hunters”, dans laquelle les grands gentils loups changent légèrement de style, se rapprochant vraiment de Sabaton. Un refrain à base de gros chœurs et riffs de guitare repris en boucle. Un chant de bagarre écossais !

La suite, c’est “1589”. Le single de cet album mettra tout le monde d’accord, même les néophytes. Un “heavy metal païen pour les nuls“. Rien de négatif là-dedans, au contraire. Chaque aspect du genre y est représenté, et le refrain est vraiment entêtant. Le petit solo en fin de morceau sur fond de chants religieux rend le morceau quasi iconique dans la discographie du groupe.

Dansez, païens !

Avec “Viva Vulgata” et l’éponyme “Wake Up The Wicked”, Powerwolf rappelle que la bande est réellement un groupe à voir en live. L’énergie de ces derniers se fait vraiment ressentir en concert, avec les effets scéniques et pyrotechniques inhérents au genre. Les deux morceaux hyper nerveux et rythmés sont parfaits pour danser devant une scène et lancer des pogos !

Pour nous, Français, le titre suivant est certainement le plus marquant. “Joan Of Arc” est un chant d’amour à la Pucelle d’Orléans. Son aspect héroïque et mythique y est parfaitement représenté avec un son martial, ressemblant beaucoup à “The Last Stand” des maîtres en la matière, Sabaton. Encore une preuve que les Allemands, bien que restant dans leur style, savent s’en émanciper légèrement et proposer quelques variations intéressantes.

Double tes pédales

L’un des reproches qui pourrait être fait à ce disque serait que les morceaux sont trop courts. Seul “1589” dépasse légèrement les quatre minutes. C’est dommage dans le sens où la richesse sonore de Powerwolf mérite parfois plus de temps et de s’étaler un peu plus. Pour preuve, “Thunderpriest” tabasse et est vraiment puissant. La double pédale utilisée à la manière de Motörhead pousse l’énergie à son paroxysme. Mais le tout se termine un peu trop vite, nous laissant sur notre faim. Même la bande de Lemmy prend parfois le temps de faire durer le plaisir (ce mythique “Overkill”).

Après avoir fait un peu la fine bouche, le groupe nous la ferme avec “We Don’t Wanna Be No Saints”. S’ouvrant sur une chorale d’enfants, qui fermera aussi ce dernier, la formation surprend. Une émotion particulière se dégage et désacralise un peu les “Puissants Loups” avec une touche juvénile rafraîchissante. Les derniers chants mêlant la chorale et la voix d’Attila donnent des frissons.

Allez, une dernière surprise pour la route. Le final “Vargamor” détonne aussi dans l’univers des Teutons. Le son moyenâgeux et un rythme plus lent prouvent encore une fois que Powerwolf en a sous le pied. Une légère touche de douceur dans son monde brutal et énergique montre aussi une certaine sensibilité de sa part.

Alors certes, ce Wake Up The Wicked ne réinvente pas la roue, mais il entre parfaitement dans l’univers et la discographie de Powerwolf. À la manière de Motörhead en son temps, ces derniers restent fidèles à eux-mêmes et assument leur héritage. Ils sont fiers de ce qu’ils produisent et nous le font ressentir. Une forme d’honnêteté bienvenue dans ce monde si particulier de la musique.

Informations

Label : Napalm Records
Date de sortie : 26/07/2024
Site web : www.powerwolf.net

Notre sélection

  • Kyrie Klitorem
  • Joan Of Arc
  • We Don’t Wanna Be No Saints

Note RUL

 3,5/5

Ecouter l’album

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Thomas Schneider
Né en 91, fan de rock et de musique depuis toujours. Au fil des années, cette dernière est devenue une véritable passion.