Puddle Of Mudd – Ubiquitous

Les natifs de Kansas City sortent leur septième album, le premier depuis 2019. Le chanteur Wes Scantlin dit avoir utilisé le temps libre lié à la pandémie pour se concentrer sur l’écriture de nouvelles chansons. Alors que vaut ce Ubiquitous ?

D’entrée de jeu, dès le premier riff et chant de “My Baby”, on reconnaît la patte et le son caractéristique de la bande. Voix nasillarde et power chords vous sautent aux oreilles. Wes n’a rien perdu de son chant si particulier, malgré une vingtaine d’années de carrière. Les plus anciens se souviendront aisément de leurs années collège/lycée, tant leur son est resté le même. À la manière de Motörhead tout au long de sa carrière.

Johnny et Kurt

Le dernier single en date, “Cash & Cobain”, fait ici office d’exception. Le titre est un mélange de différents genres et d’influences. Le chanteur dit : “La chanson couvre différents genres, ce qui est plutôt cool, je trouve. C’était une collaboration avec Colin Brittain. Je suis encore sidéré par comment nous avons réussi à mélanger tous ces styles musicaux dans une seule chanson. C’est comme si nous avions pris tous ces genres, mélangé et assorti jusqu’à ce qu’ils s’intègrent parfaitement.” Alors certes, le mélange des genres s’entend et est bien agréable, mais Scantlin s’emporte peut-être un peu. Le morceau tient essentiellement entre un riff bien lourd, une partie presque rap, et des sons country qui contrecarrent tout cela. Un bon single pour les radios US. Et puis il faut le dire, c’est quand même bien meilleur quand le frontman ne tente pas d’imiter Kurt Cobain.

Un peu de mélancolie

Suivant les énergiques “Cash & Cobain” et “Butterface”, arrive “Candy”. Un titre étrangement mélancolique, presque dépressif, qui peut laisser pantois, tant il détonne dans la discographie du groupe. Piano, guitare sèche et voix posée portent ce “Candy”, étrangeté, mais de très bonne qualité. Cette mélancolie se retrouve aussi dans “Complicated”, hommage aux musiques des années 2000. Green Day, Sum 41 ou encore blink-182 ne renieraient pas cette chanson.

Dans l’ensemble, ce Ubiquitous est de très bonne facture. Pas l’album de la décennie, mais les fans s’y retrouveront sans aucun doute. Puddle Of Mudd y fait de la flaque de boue. La bande connaît ses qualités, et les utilise allègrement. Les onze morceaux qui forment l’ensemble s’écoutent même avec plaisir, tant Wes Scantlin semble sincère dans son chant. “Poke Out My Eyes” conclut le disque avec un titre qui tire résolument vers le metal. Encore une belle surprise, qui donne envie d’en entendre plus. Un dernier crochet dans les dents pour dire au revoir.