Puggy – Colours

Puggy, c’est trois membres de nationalités différentes, mais un groupe qui dégage une harmonie qu’on ne peut contredire. Trois ans après “To Win The World”, le groupe basé en Belgique, composé du chanteur anglais Matthew Irons, du bassiste français Romain Descampe et du batteur suédois Egil “Ziggy” Franzen, revient avec un quatrième album intitulé “Colours”. En plus de dix ans de carrière, le trio européen ne nous a jamais déçu. Il nous a fait chanter à tue-tête et taper du pied sur “When You Know”, “I Do”, “To Win The World” ou encore “Last Day On Earth (Something Small)”. Cette fois, Puggy se renouvèle et signe un disque éclectique, pop rock avec des touches d’électro où chaque chanson possède sa propre identité.

L’ouverture de l’opus avec “Change The Colours” donne l’image de ce que l’on va trouver sur cet ensemble : des montées en puissances, des variations de voix toujours aussi maîtrisées, de jolis rythmes pop et quelques touches électro. Une très belle entrée en matière, parfaitement rythmée. Pas étonnant après avoir entendu le premier single, “Lonely Town”. Un titre pop, efficace où la voix d’abord douce de Matthew Irons s’élève au fil de la chanson, soutenue par des chœurs, pour finir de manière plus électronique donnant un aspect aérien au morceau.

Sur ce quatrième effort studio, on retrouve une pop dynamique, dansante sur “Where It Wants To Be” avec son court solo qui donne un vrai cachet à la composition. Les sonorités plus pop rock sont toujours présentes comme sur “Fight Like You’re Fighting”. L’électro prend le dessus sur “You Are” ce qui peut surprendre. On n’est pas totalement convaincu même si la touche Puggy est toujours là. On préfèrera des effets dispersés comme sur “Gods Could Give”, ce qui donne un morceau pop électro efficace, très bien arrangé. La formation marque aussi des pauses avec des morceaux plus doux comme “This Time”, “Anything For You”, sublime ballade au piano ou encore “Got It Alone” qui termine cet essai avec une jolie simplicité.

Ce qui marque “Colours”, ce sont des morceaux aux identités uniques. Soul” débute d’une manière presque confinée pour s’élever. Les synthés se mélangent à une basse omniprésente et la formule fonctionne parfaitement avec des “no, no, no” que l’on continue de chanter une fois la piste terminée. Cet album fait de l’effet avec des chansons comme “Feel So Low” ou encore “Territory” qui s’impose comme un hymne avec ses choeurs répétitifs. Mais surprise, la chanson si entrainante se termine sur quelques notes de piano qui paraissent sortir de la bande-son d’un vieux film. Le mariage est surprenant mais charmant. Il est sûr que Puggy marque son territoire sur cet opus. Les compositions sont soignées, mettant en avant une voix claire, parfois délicate et d’autres fois, plus puissante. L’intime se mêle à l’énergie.

Avec “Colours”, Puggy prend le temps et nous livre un disque teinté de multiples émotions, qui revisite les limites de la pop, qu’elle soit dansante ou plus sombre, mais toujours avec une finition minutieuse. C’est un album qui fait bouger. Les morceaux se suivent mais ne se ressemblent pas et donnent un résultat éclectique qui n’en finit pas de surprendre au fil des écoutes. Chaque chanson de ce quatrième opus est un univers musical à part entière. “Colours” devient une palette de sons qui s’entrechoquent et renouvèlent le style Puggy qu’on a hâte d’entendre sur scène.