Décidément, la chanteuse Rosalie Cunningham n’a pas fini de faire parler d’elle. Après Ipso Facto, la vamp gipsy enchaîne avec Purson, un groupe au nom infernal -cela du roi des enfers, rien que ça-.
Deux ans à peine après l’EP “In The Meantime…” (2014), c’est chargé de récompenses et forts de ses tournées que la formation revient avec un nouvel album des plus construits et des plus envoûtants, “Desire’s Magic Theatre”.
Adeptes d’un rock psychédélique progressif ou plutôt de “Vaudeville Carny Psych” comme ils se plaisent à le qualifier, les cinq membres -Rosalie Cunningham (chant), George Hudson (guitare), Justin Smith (basse), Raphaël Mura (batterie), Samuel Robinson (claviers)- y distillent un son hippie sublime, taillé dans la boule de cristal, clairement hérité des 70’s.
La musique oscille entre le psychédélisme des Bee Gees, le rock raffiné et enjôleur des Beatles et une atmosphère toute magique, presque mystérieuse. Celle d’un théâtre, d’un cirque, d’une troupe itinérante avec ses “freaks”, et autres diseuses de bonne aventure. Sa femme à barbe, ses trapézistes, ses clown tristes, son nain difforme cracheur de feu, sa femme coupée en deux et autres charmeurs de serpents.
Les compositions sont envoûtantes. Dès les premières secondes de “Desire’s Magic Theatre” -premier morceau de l’album éponyme-, on entend le train des gens du voyage arriver au loin. S’en suit la voix reconnaissable entre mille de Rosalie, ainsi qu’un déferlement d’instruments (guitare électrique, basse, saxophone, batterie etc) en parfaite harmonie les uns avec les autres.
Sur tout l’ensemble, la guitare acoustique, propre aux gitans, est omniprésente. Les plans de batterie sont riches, les choeurs fournis, le synthé, les instruments annexes maîtrisés. Tout est parfaitement dosé pour submerger l’assistance, comme pour l’hypnotiser par l’onde sonore. La voix enchanteresse de Rosalie Cunningham achève de nous lancer un sort, et le charme opère pendant cinquante-quatre minutes d’écoute qui s’avèrent délectables. Le tracklisting est à prendre dans son entièreté, tant le disque est cohérent. Mention spéciale pour la survoltée “Electric Landlady”, qui illustre parfaitement l’opus : intense, calme et maitrisée, mais surtout étourdissante de raffinement instrumentale et de prouesse vocale.
On ne saurait donc que trop vous conseiller cette offrande venue d’ailleurs, véritable machine à remonter dans le temps ésotérique. Attention, magie noire à l’oeuvre : “C’est diablerie”.
Informations
Label : Spinefarm Records
Date de sortie : 29/04/2016
Site web : www.purson.co.uk
Notre sélection
- Electric Landlady
- Mr Howard
- Desire’s Magic Theatre
Note RUL
4.5/5