Le petit buzz médiatique créé par PVRIS (prononcer “Paris”) en cette rentrée 2014 tient surtout de son lien avec son label. En effet, nouvelle signature de Rise Records, PVRIS n’est pas un énième groupe de metalcore/post hardcore propice à propager l’identité Risecore dans le monde des formations se ressemblant toutes un peu. Trio rock électro, PVRIS présente surtout la particularité d’être la première formation signée chez Rise Records à avoir une chanteuse comme seule et unique lead singer. L’égalité des chances dans un registre un peu différent, mais qu’en est-il musicalement ?
Trio mené par une fille au chant… Oui, le lien avec Paramore se fait très rapidement. Par ailleurs, la première écoute de ce “White Noise” évoque bien entendu les débuts du groupe d’Hayley Williams, mais également ce qui s’appelait VersaEmerge à l’époque. La présence de Chris Kamrada à la batterie accentue ce rapprochement (le batteur de There For Tomorrow assurait déjà sur le premier album des désormais Versa). Cependant, réduire PVRIS à une pâle copie des deux groupes précités serait balancer un jugement trop hâtif. Comme premier effort, “White Noise” sonne beaucoup plus mature que ce l’on pourrait croire. Les trois titres d’ouverture proposent une alliance parfaite entre énergie rock, ambiance sombre et touches électro assez élégantes. “Smoke” étonne par sa capacité à prendre le temps d’amener chaque élément de la chanson, osant même un pont complètement instrumental en plein milieu du morceau. Là où la plupart des groupes concentreraient l’attention sur la voix de leur chanteuse, PVRIS prend le pari de développer l’aspect purement instrumental de sa musique. On aime ou pas, mais l’audace dont fait part cette jeune formation est à noter. “My House” est un futur tube en puissance. Les nappes de claviers rappellent le “My Love” de Justin Timberlake (oui oui) et le refrain hyper énergique fera jumper bon nombre de kids en live. Si “Fire” et “White Noise” présentent un intérêt musical moindre (lié à de trop grosses ressemblances avec Paramore), ces deux chansons permettent surtout de mieux se concentrer sur la voix de Lynn Gunn. Si au premier abord on se trouve face à une chanteuse à la voix tout à fait maitrisée et agréable, il y a un côté hargneux dans certaines de ces lignes qui les rendent vraiment ultra catchy et qui rajoute un crédit certain à ce combo. Espérons que la frontwoman garde cette justesse à l’avenir, cette capacité d’interprétation qui donne vraiment de la profondeur à des textes parfois manquant un peu de finesse (la vocaliste avait 18 ans lors de la composition des textes). En témoigne le refrain, pourtant ultra fédérateur de “St. Patrick” : “you give me something to think about that’s not the shit in my head”.
PVRIS gagnerait beaucoup a poursuivre l’expérimentation de sa musique d’un point plus électro que rock. Non pas que le rock lui réussit mal, c’est juste que le parallèle avec la bande d’Hayley Williams se fait beaucoup trop rapidement. “White Noise” est un bon premier disque, parfois inégal mais franchement rafraichissant. Le groupe mérite une place toute particulière et y arrivera à condition que ce dernier continue de cultiver une identité particulière et donc, ne pas tenter de trop suivre les pas son modèle : Paramore.
Informations
Label : Rise Records
Date de sortie : 03/11/2014
Site web : www.pvris.com
Notre sélection
- My House
- Smoke
- Ghosts
Note RUL
3.5/5