Queens Of The Stone Age – …Like Clockwork

Six ans après le contrasté “Era Vulgaris”, les Queens Of The Stone Age reviennent avec leur sixième album “…Like Clockwork”. La formation change, comme à son habitude, tout en restant dans la continuité, un nouveau line up et les diverses associations feront plaisir aux fans de la première heure mais également des rockers au sens large. De Dave Grohl à Jake Shears (Scissor Sisters) à Trent Reznor (Nine Inch Nails) en passant par Alex Turner (Arctic Monkeys), sans oublier Elton John, le tout mené par l’ex-fondateur de Kyuss et seigneur Josh Homme; reine incontestée de l’âge de pierre. Cette fine équipe entourée des vassaux Troy Van Leeuwen, Dean Fertita et Michael Shuman, distille un disque détonant, chiadé qui en fera danser et sauter plus d’un cet été.

Le très sombre “Keep Your Eyes Peeled” lance l’opus. Guitare grasse et incisive accompagnée d’un clavier froid et d’un Josh Homme toujours impeccable. Entouré de barbelés, de crochets up-tempo, envenimé par une ligne de guitare si parfaitement addictive, “I Sat By The Ocean” offre un tube qui déferlera inévitablement sur les radios, dans la lignée de “Little Sister” et “No One Knows”. Dans cet effort, les textes sont également à l’honneur, pour preuve l’excellent “The Vampyre Of Time And Memory”, appelant à une réflexion sur l’évolution récente très médiatisée de la famille de Josh Homme, tout d’abord avec douceur emménée par un simple piano, puis, explosive avec l’envolée des guitares industrielles. La mélancolie reste le maître mot de l’album, Josh Homme offre de beaux textes mais tristes à la fois, à la limite de la dépression. Mais certaines pointes énergétiques écartent ce spleen; le sexy, sardonique et sans vergogne, “If I Had A Tail” explose par ses riffs à patte de chat, ses explosions de batterie et un Alex Turner au mieux de sa forme. Puis vient ensuite le déjà connu et destructeur “My God Is The Sun”, réel fil conducteur avec les essais précédents, ce titre offre des riffs corrosifs, ensevelis par une cascade de cymbales et de toms puissants. La force de Queens Of The Stone Age est également ce sans cesse renouvellement; faire à l’égo de chacun, le talent de chacun, les associer pour les sublimer et jamais l’entâcher. Lorsqu’une nouvelle voix s’élève dans le collectif, ce n’est pas un changement radical mais une simple évolution insidieuse et limpide, Trent Reznor à travers le tissu bass-driven de “Kalopsia” enivre dans un classic rock aux influences bowiennes. Plus impulsif, le déflagrateur “Fairweather Friends” sera transcendé par le talent de Mark Lanegan, aussi noir et délicieux que le café du matin. Le style change du tout au tout avec “Smooth Sailing”, rock industriel aux relents de glam, Jake Shears oblige. Final sur l’éponyme “Like Clockwork”, ballade douce et cotonneuse, voix haut perchée et piano s’associent dans un spleen lancinant à fleur de peau, qui se terminera en apothéose, dans un maelstrom d’instruments constitué d’une forte et précise batterie ainsi que de riffs floydiens.

Il aura fallu attendre six ans… et sincèrement, cela en valait la peine. Comme l’explique Josh, ce “…Like Clockwork” pour le sortir, il en a bavé, l’opus de la remise en question artistique et cela se ressent. Tout en gardant un pied dans “Songs For The Deaf” (2002) ou encore “Era Vulgaris” (2007), les QOSTA sont passées un cran au-dessus et ont élargi leur panel d’associés mais également leur panel musical, allant chercher l’inspiration dans des contrées inexplorées par l’ancien fondateur de Kyuss. Que du bon, vivement les prestations live, en cette future période estivale !