Red Hot Chili Peppers – Return Of The Dream Canteen

“Return Of The Dream Canteen est tout ce que nous sommes et avons toujours rêvé être“. Telle est la déclaration choc qui accompagne la sortie de ce nouvel album de Red Hot Chili Peppers. Une accroche, qui envoie du lourd et élève les attentes. Reste t-il au groupe assez de créativité pour un deuxième album ?

Le retour de l’enfant prodige part 2

Non contents d’avoir déjà sorti un album le 1er avril dernier, le groupe renchérit avec un nouveau disque. En effet, les retrouvailles des musiciens se sont avérées riches en créativité avec l’enregistrement de pas moins de cinquante nouveaux morceaux. Les premiers titres placent l’auditeur dans une zone de confort. Tout est là, une basse vibrante, une guitare aux envolées mélodiques des plus sensuelles, un rythme martelé avec justesse et la voix d’Anthony Kiedis. Une douce sensation feel good, qui devient rapidement hypnotisant. C’était déjà le cas avec la première partie de ce double album.

La première pensée est une impression d’osmose au sein du groupe renouvelée. “Tippa My Tongue” est l’exemple même de cet équilibre retrouvé. Tout sonne juste et tout est maîtrisé. “Peace And Love” séduit par les lignes bucoliques de John Frusciante. L’énergie plus explosive du refrain de “Reach Out” permet de secouer l’auditeur. Savamment dosé, l’apport de la distorsion fait mouche. C’est l’un des points forts du groupe, ne pas chercher à en faire trop. Après avoir beaucoup expérimenté, le quatuor sait où aller. Le funk est à l’honneur sur “Bella”. Une guitare, qui groove et une basse nonchalante, qui donne envie de se trémousser. Un classique instantané pour Red Hot Chili Peppers.

Une parfaite osmose

Return Of The Dream Canteen frappe par une envie palpable de créer ensemble. Il y a quelque chose de beau, qui touche presque le magique dans cette parfaite harmonie. Le toucher, la sensibilité de Frusciante sur “Eddie” est fascinant. Ses solos traduisent une liberté imaginative sans limite, soutenue par la basse tranquille de Flea. Que du bonheur. Le groupe intègre des influences très grunge sur “Bag Of Grins”. Le morceau offre un univers plus sombre, avec un travail un peu différent au chant. Une variation bienvenue car arrivé à la moitié de l’album, les morceaux commencent à prendre un tournant répétitif.

Red Hot Chili Peppers a su séduire un public de plus en plus large avec sa capacité à naviguer sur tous les genres, tout en proposant un son unique. Parfois, la zone de confort devient trop prononcée et un titre plus tubesque se fait attendre. Certains morceaux comme “Handful” ou “Copperbelly” manquent légèrement de saveurs. Un peu plus de peps aurait emmené “The Drummer” vers d’autres horizons. “Carry Me Home” aurait pu pâtir d’une légère baisse de rythme, mais les soli de Frusciante viennent titiller l’oreille. Le final plus lent, mais bien construit livre une autre facette du groupe. Le slam d’Anthony Kiedis apporte une touche d’innovation et un poil de vulnérabilité.

Red Hot Chili Peppers émerveille par la synergie du groupe, sa capacité à transmettre le bonheur créatif de jouer ensemble.