Rival Sons – DARKFIGHTER

DARKFIGHTER se présente comme le premier volet d’un diptyque qui sera complété par… LIGHTBRINGER, prévu fin 2023. Peut-on analyser cet album indépendamment de son alter ego lumineux ?

Quatre ans après le très remarqué Feral Roots, les Californiens de Rival Sons reviennent avec un album de huit titres sombres et infusés au hard rock brutal et hurlant.

“Nobody Wants To Die” balaie tout sur son passage et nous roule dessus pendant trois minutes et quarante-deux secondes. C’est sombre, poisseux, macabre. Mais ce ne sera pas uniquement ce qui ressortira de ce disque concis : quelques instants de lumière ressortent malgré tout et la ballade “Bright Light” en est le meilleur exemple. La vivacité du rock des Californiens est omniprésente sur les petites bombes “Guillotine” (avec Jay Buchanan hurlant comme un possédé et des guitares saturées), “Rapture” (démarrant comme un titre ultra abrasif mais mutant en acoustique) et “Mirrors”. Le groupe ne fait pas dans la dentelle, mais dans le rock efficace.

Quant au psychédélisme, il est présent dans les deux derniers morceaux de l’ensemble : “Horses Breath” (rythmé, subtil et langoureux) et “Darkside” (brouhaha psyché cédant la place à de l’acoustique, surprenant). Et ainsi se clôt ce tout petit album par la durée et par le nombre de titres, mais pas par le talent.

Notons enfin la production de Dave Cobb, qui arrive au milieu de la cacophonie rock hurlante, à capter l’essence même du quatuor dans sa violence et son immédiateté. Il donne au son une ampleur, une dimension qui sied parfaitement aux ambitions de la formation.

Les quatre ans d’attente auront été longs et admirablement récompensés par ce DARKFIGHTER habité et puissant. Sans être facile d’accès, il faut un peu de temps pour apprivoiser son foisonnement et sa diversité d’ambiances sonores. Espérons désormais que le pendant lumineux de cet album électrique, prévu pour le 20 octobre 2023, sera d’aussi bonne qualité.