Rob Zombie – The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy

En plus d’être un musicien brillant et inventif, Rob Zombie est également un excellent réalisateur de films d’horreur et un acteur complètement taré.  

Depuis la sortie de son sixième album en 2016 (“The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser”) et après la sortie de deux films (“31” en 2016, et “3 From Hell” en 2019), Rob revient enfin sur le devant de la scène (si on peut dire) avec son septième disque solo “The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy”. 

Le temps de se faire plaisir

Et comme depuis quelques temps (depuis 2013 exactement et son album “Venomous Rat Regeneration Vendor”), Mr Zombie fait ce qu’il a réellement envie et laisse éclater sa créativité musicale, à pleine balle, sans barrières, sans filets de secours.

Aux premiers abords, ce disque paraît interminable simplement à regarder le tracklisting. En effet, dix-sept titres, c’est extrêmement long. Et pourtant, il s’écoule à une vitesse folle. Chaque titre est plus improbable l’un que l’autre. Un éclectisme fou, passionnant, prenant et qui donne inévitablement envie de bouger dans tous les sens.

Toujours plus loin

L’ensemble s’ouvre sur “Expanding The Head Of Zed”, une introduction étrange, aux chœurs (trop) purs et aux voix parlées (comme à son habitude). Des claviers et instrus qui vous projettent dans l’un de ses films d’horreur… mais qui se déroulerait dans l’espace (si vous connaissez ses films, vous esquisserez certainement un sourire à la lecture de ces lignes).

Et puis les premières notes alarmantes de “The Triumph Of King Freak (A Crypt Of Preservation And Supersition)” sonnent. Une ambiance purement orientale pour commencer, avec un mélange de percussions et de riffs de guitare gras. Petite pause sonore et c’est parti. Et oui, Rob Zombie reste tout de même Rob Zombie, et ne change pas une recette qui marche. Néanmoins, une partie funk complètement incongrue vient dynamiser encore plus ce morceau, bien que celle-ci soit un peu déroutante et sort de nulle part, elle reste terriblement réussie. 
On retrouvera ce même esprit orientale sur “Get Loose”. La sitar est divine et se mélange parfaitement à ce chant hard rock et cette batterie explosive. Un mélange fou qui fonctionne à merveille.

Voyager encore

Et on n’est pas au bout de nos surprises sur le plan évasion musicale. Après les pays orientaux, Rob nous emmène en plein milieu du Far West avec “18Th Century Cannibals, Excitable Morlocks And A One-Way Ticket On The Ghost Train” (il devrait faire des titres encore plus long).  Eh oui, ici ce sont l’harmonica, la batterie galopante et la guitare de cow-boy qui nous emmènent tout droit dans une ballade à cheval au milieu du désert quand soudain… la boucherie ! Attaque de diligences et cent morts quand la section reste rythmique et la guitare reprennent des sonorités metal.

En parlant de sonorités metal, Rob nous montre encore et toujours son amour pour le hard rock, le rock n’roll et le heavy metal. “The Eternal Struggles Of The Howling Man” possède des vibes très typées Metallica à la belle époque et/ou vieux film de vampires en noir et blanc. Dans ce même esprit très rock heavy, “The Satanic Rites Of Blacula” et “Crow Killer Blues” sont simples et efficaces.

Calmer le jeu mais pas trop

À contrario, Mr. Zombie calmera le jeu avec un morceau très doux et acoustique “The Much Talked Of Metamorphosis”. Purement instrumental, ce morceau permet de reprendre un peu son souffle et nous montre bien que sous ses airs de gros dur se cache un cœur doux.

Pour rester dans le thème de la douceur, il nous offrira des morceaux hyper psychédéliques et WTF. “What You Gonna Do With That Gun Mama?” est un titre à base de pulsations électroniques, groovy, feel good et complètement tiré par les cheveux. On notera à nouveau l’utilisation de la sitar qui nous emmène cette fois-ci dans les contrées indiennes.

Vous l’aurez donc compris, ce nouveau disque est un concentré d’influences aussi diverses que variées mais gardant toujours ce qui fait que Rob Zombie est Rob Zombie. À l’écoute de cet album, on sent qu’il s’est complètement lâché. Ce disque c’est toutes les meilleures parties de sa personne. Le kiffe, la folie, l’amusement, l’horreur, le voyage. Un condensé de tubes complètement différents, gras, entraînants. Un album qui sent l’été, les parcs d’attractions et les manèges à sensations.