Depuis sa création en 2004, le trio de Chicago, tout comme ses amis de Pelican, évolue dans une sphère post metal/post rock et force le respect autant par la qualité des ces sorties que par la régularité de celles-ci. En évolution perpétuelle mais cohérente, Russian Circles sait créer l’attente et chaque nouvel album est un petit événement pour les amateurs du genre. La nouvelle livraison du groupe répond t-elle aux attentes ? Cessons le teasing tout de suite, c’est un oui.
Evolution lente mais constante
S’ouvrant sur le planant “Hunter Moon” inscrit dans la droite lignée du précédent disque, “Guidance” (2016), il est avec “Ghost On Hight” le seul morceau sous la barre des trois minutes, les cinq autres compositions étant plutôt longues à bon escient et justifiant l’ambiance sombre qu’elles impriment. Car en effet ce qui frappe à la première écoute c’est l’aspect ténébreux des compositions. Le côté lumineux et plus léger de la précédente sortie laisse place à une agressivité plus frontale. “Arluk” et “Quartered” avec leurs rythmiques plombées, et des riffs plus rentre dedans, en sont les meilleurs exemples. Pas forcément les plus intéressants mais en tout cas les plus metal de l’ensemble et qui trouveront sans doute une place de choix pour réveiller une salle indolente sous perfusion post rock.
Dès son introduction “Milano”, et son riffing aux sonorités orientales, qui mute peu à peu en coulée de boue aux frontières du black metal sur son blast intervenant à mi écoute, ce titre nous ramène aux sonorités de “Memorial” (2013), probablement le meilleur album à ce jour et celui qui a véritablement propulsé le groupe sur le devant de la scène. Enfin “Kohokia” et “Sinaia” obéissent au même schéma, début en douceur, arpèges planants avec des progressions, puis la chanson se dévoile et elle devient plus technique, plus radicale.
God City Albini
Enregistré en partie dans les studios de Steeve Albini pour les guitares puis au God City Studio de Kurt Ballou pour la section rythmique et le mix, ce septième album est un bel exemple de production où chaque instrument trouve sa place, équilibre parfait pour un résultat clair et massif.
Sans révolutionner le genre, Russian Circles continue à se bâtir une solide discographie qui en fait un modèle du style et une valeur sûre. Sept morceaux, quarante minutes, le trio ne tombe pas dans le piège de la musique instrumentale aux ramifications soporifiques. Un excellent argument pour aller voir en live Mike Sullivan empiler ses couches de guitares, sous les assauts rythmiques du binôme Brian Cook/Dave Turncrantz.
Informations
Label : Sargent House
Date de sortie : 02/08/2019
Site web : russiancirclesband.com
Notre sélection
- Milano
- Kohokia
- Sinaia
Note RUL
3,5/5