Seether – Poison The Parish

On l’attendait avec impatience. Trois ans après “Isolate And Medicate“, Seether est de retour avec un tout nouvel album, “Poison The Parish”.

Les Sud-Africains nous ont fait languir en dévoilant au fur et à mesure quatre titres : “Let You Down”, “Stoke The Fire”, “Nothing Left” et “Count Me Out”. De quoi nous mettre l’eau à la bouche en teasant un opus produit pour la première fois par le leader Shaun Morgan sur le label qu’il a fondé, Canine Riot Records.

Pour inaugurer ce septième effort, on commence avec une entrée en matière musclée comme on les aime grâce à “Stoke The Fire”. La puissance à l’état brut émane de ce premier morceau, avec une voix d’abord un peu camouflée puis poussée à son maximum. Une bonne claque pour se réveiller. Et Seether compte bien nous donner de la brutalité et de la testostérone. A en juger avec “Betray And Degrade” qui alterne constamment les rythmes avant de se durcir et d’exploser avec une batterie omniprésente.

A l’écoute de “Poison The Parish”, on retrouve la touche metal du trio (“Nothing Left”) et les rugissements de Shaun Morgan sur “Something Else”. Sa voix, qui semble d’abord épurée, fracasse les refrains. Ce disque dévoile sa part d’obscurité, que ce soit avec les effets de voix de “Emotionless” ou encore avec l’artwork aux influences sataniques flanqués d’un “Seether” en lettres de sang. Ce côté sombre, on le retrouve dans les riffs saturés de “Let You Down” dont le groupe a lâché il y a quelques mois un clip en noir et blanc, jouant avec les codes de l’horreur.

Dans un registre plus calme, on retrouve “Let Me Heal” ou encore “Against The Wall”, qui met en avant une voix rocailleuse alternée avec des guitares. On pourrait s’attendre à une chanson “cliché émotion” de l’ensemble mais on découvre une ballade rock qui fonctionne sans alourdir le tracklisting. Une impression que l’on retrouve aussi sur “Sell My Soul”, plus posé, plus nostalgique qui clôt parfaitement cet album. On apprécie également “I’ll Survive” qui débute avec une guitare acoustique. Un morceau moins coléreux qui dévoile plus de sensibilité, s’intensifie sur les refrains où l’on sent une vraie ténacité dévoilée dans les paroles.

Ce qu’on aime chez Seether, c’est quand les instruments détonnent et qu’on a envie de monter le son à fond. Ce côté un peu sale, rugueux, transpire de ce “Poison The Parish” regorgeant de force. Le trio nous propose douze compositions bien construites, énervées, le tout agrémenté par la voix facilement reconnaissable de Shaun Morgan.