Serj Tankian – Harakiri

Nul besoin de présenter Serj Tankian, si ? Rappel : chanteur emblématique de System Of A Down, personnage complètement barré sur scène, alors qu’il n’en est rien dans la vie de tous les jours; compositeur d’une originalité sans nom, Serj Tankian est un artiste complet et engagé. Après deux excellents albums solo : “Elect The Dead” (2007) et “Imperfect Harmonies” (2010), “Harakiri” signe le retour de Serj sous les projecteurs. Suite à une tournée réunion l’année dernière avec System Of A Down, il était temps pour l’homme à la barbiche de réitérer avec “Harakiri”.

Composé de onze titres dont le single “Figure It Out” révélé quelques mois plus tôt, va-t-on assister, à nouveau, à un très bon opus ? Introduit par “Cornucopia”, il ne faudra pas attendre bien longtemps avant de saisir le grain si particulier de sa voix. L’impression donnée par les arrangements, quelques peu curieux, révèlent la véritable identité de la musique made in Tankian. Suivi ensuite du single, le rythme d’écoute est plutôt rapide et plaisant. L’accélération des refrains rappelle souvent System Of A Down, qui utilisait aussi ce procédé. Coté musical, le fort appuie de la batterie et de la guitare rendent l’ensemble bien plus lourd, excellent donc ! Très engagé, Serj joue avec cette étiquette d’artiste-engagé, comme à son habitude. La suite d’album restera dans ce même esprit. Très rock, et donc un peu moins metal parfois, mais l’harmonie est extrêmement travaillée et le jeu de voix effectué rend superbement bien. “Harakiri” rassemble tous ces éléments : puissance, tendresse, émotion, le tout arrangé parfaitement, le rendu final est splendide. Puis, l’enchainement des titres restant révèlera quelques surprises, comme sur “Deafening Silence” où il sera facile de constater l’utilisation de beat, comme quoi ! “Uneducated Democracy” s’avère être le morceau le plus rapide du disque, après une intro imitant les riffs punk, la suite ne cessera d’être appuyée, très fortement même par les fûts. “Weave On” clôture cet excellent opus, avec un Serj comme nous le connaissons tous. Cet album démontre une nouvelle fois la large palette musicale dont dispose Môssieur Tankian, n’hésitant pas à mêler des sons qui n’ont rien à faire ensemble, apportant toujours une touche de bizarrerie, qui au final, s’accorde parfaitement avec sa musique. Et bien entendu, comment ne pas remarquer quelques influences orientales ! Ici, avec “Ching Chime”, dont l’intro est, sans doute, jouée à l’aide d’un oud, accompagné d’une batterie typiquement orientale, en raison du rythme de frappe et de la tonalité dégagée. Quelques autres sonorités, du même acabit, seront également remarquables tout au long de l’écoute. Sans oublier ce brin de folie, si caractéristique de la part du frontman de SOAD.

Ainsi, c’est une nouvelle réussite que Serj Tankian ajoute à sa longue liste. Varié et plaisant, “Harakiri” devrait ravir les fans des albums précédents. De plus, l’originalité est de mise, et ce n’est pas une simple copie qu’il a effectué. Il ne reste plus qu’à voir tout cela en live !