Shock Machine – Shock Machine

En attendant l’annonce officielle d’un split des Klaxons qui ne se fera peut-être jamais, le leader James Righton a décidé de poursuivre son projet solo, entamé en avril dernier avec la sortie d’un EP prometteur intitulé “Open Up The Sky”. Un an plus tard, le musicien revient avec le premier album éponyme de ce projet sensiblement différent des Klaxons.

La démarche même de Shock Machine est de revenir à l’essentiel, avec des compositions simples mais conçues pour toucher là où ça fait mal. Righton a entamé ce projet alors qu’il souhaitait bouleverser toutes ses certitudes : ne plus vouloir faire la même musique qu’avec les Klaxons et avoir la possibilité de tout reprendre à zéro. A l’image d’une pochette aux couleurs chaudes, la musique délivrée par Shock Machine se veut positive et rêveuse.

Reprenant les deux tubes clippés de l’EP précédent, James a gardé les codes d’une new wave influencée par la funk et plus que jamais électronique et accrocheuse. Les titres s’enchaînent comme des tubes dont la finalité est de se frayer un chemin pour s’installer durablement dans le cerveau de l’auditeur (“Unlimited Love” et ses refrains répétitifs). La voix suave et équilibrée du Britannique est l’un des points positifs de cet opus : on entend et ressent l’écho d’un musicien transformé, qui a majestueusement trouvé sa voie en s’isolant pour composer dans une cabane en bois, dans le sud de la France.

Homogène dans les sentiments qu’il véhicule, les ambiances de ce premier disque n’en demeurent pas moins variées et passionnées. On passe de ballades mélancoliques comme sur la chanson titre à des arrangements électroniques carrément psychédéliques sur “Let Her Love In”, la dansante et rythmée “Fire Up My Heart” ou le fiévreux final “Something More”. On regrettera peut-être que l’ensemble ne soit pas électrique mais l’on devine que ce serait ici hors propos. Le plus remarquable avec Shock Machine est que l’on ressent les effluves d’une époque (les années 80) sans que la musique laisse directement transparaître les influences, diluées entre deux accords de claviers et une mélodie vocale maître d’elle-même. Le seul reproche que l’on pourrait adresser à Shock Machine serait un manque de prise de risques qui finit par se faire sentir au fil des écoutes.

James Righton a su s’emparer de ce nouveau départ pour proposer quelque chose à la fois frais et naturel, bien construit et audacieux, à écouter au coin du feu. La production et l’atmosphère cotonneuse confèrent une identité assez unique au projet. Reste à voir comment l’Anglais va porter le projet en live !