Sinner Sinners – Cardinal Sins

Mené par le duo Sam et Steve Thill, Sinner Sinners est un groupe franco-hollandais, basé à Los Angeles, revendiquant un style horror punk/rock. Pour la sortie de leur premier album “Cardinal Sins”, le 7 novembre prochain, le couple a fait appel à trois autres artistes issus de différents groupes comme Cocoon, The Elderberries et The Morlocks.

 Composé de douze titres assez courts, “Cardinal Sins” nous plonge immédiatement dans son monde, composé de références cinématographiques à forte tendance horrifique comme le prouve les noms des chansons suivantes “Metropolis”, “Dead Dead Dead”, “Nightmares”, “Cadavra” ou “Mummy”. L’intro instrumentale “Zero” nous met tout de suite dans le bain. En effet, ça démarre par des hurlements de femme qui finissent peu à peu par s’estomper sous la pression d’un saxophone des plus virulents. Les pistes suivantes vont alors s’enchaîner tambour battant. Il faut bien dire que la plupart des morceaux tels que “Sonic Boom”, “Nightmares”, “Cadavra”, pour ne citer que ceux-là, sont plutôt accrocheurs, rapides, dynamiques. Comme c’est le cas du single  “L.A.’s Burning” qui démarre sur les cris d’un chanteur survolté. Ainsi, le morceau est direct, avec un refrain assez simpliste, mais qui une fois en tête ne veut plus en sortir. C’est vraiment un album très rock’n’roll et notamment à travers des morceaux comme “Metropolis” ou “101” qui envoient pas mal et où les guitares se lâchent comme sur “Stetson” pour l’achever en beauté. De plus, cet opus regorge de passages qui sont vraiment très mélodiques et surtout bien rythmés. Quant au clavier, il est très présent tout au long du disque et apporte une petite touche kitsch à l’ensemble, tout en correspondant bien au style musical. Tout comme la voix du chanteur (plutôt batcave) qui, elle aussi, est en parfaite adéquation. Elle en devient parfois envoûtante sur les couplets de “There’s No Place Like…”. Elle est, par ailleurs, soutenue soit par des chœurs soit par la voix féminine de sa partenaire comme sur le “Nightmares”. De plus, pour respecter les règles du genre, Sinner Sinners n’en n’oublie pas pour autant le côté théâtral que l’on retrouve sur “Mummy” où le chanteur fait entendre son rire démoniaque. On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec des groupes comme The Cramps, Bauhaus, Misfits dont l’influence évidente hante cette galette.

Avec ce premier album,  Sinner Sinners sort les fantômes du placard et revisite le genre. Rien de révolutionnaire en soi, certes, mais l’opus a au moins le mérite de nous mettre la patate. Donc, si en ce moment vous êtes plutôt genre “mou du genou”, un petit coup de “Cardinal Sins” ne pourra que vous faire du bien.