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Skip The Use – Human Disorder

Le dernier album Past & Future (2019) avait eu l’herbe coupé sous le pied par la pandémie. À que cela ne tienne : Skip The Use est de retour avec Human Disorder.

La bande n’a jamais caché son éclectisme et ses influences qui vont au-delà du pur rock n’roll. Cela s’entendait déjà sur les albums précédents mais ce brassage musical prend tout son sens sur ce nouveau disque.

De titre en titre, on passe d’une ambiance à une autre. Certaines sont marquées par un sens du groove et un soupçon de synthpop (voire de future bass) rafraîchissants. C’est le cas de “Make It Bad”, qui rappelle un peu des sonorités proches de Fakear ou Flume. La bien nommée “Dancing Alone” est quant à elle habitée par un groove de basse jouissif et une guitare qui évoque le meilleur du funk.

Bien sûr, que serait un album de Skip The Use sans le rock ? L’incendiaire “Slaughter” est porté par un refrain sur lequel les guitares se déchaînent et semblent crier de douleur. Il en est de même avec “Till The End”, qui est peut-être le morceau le plus cathartique de l’ensemble. Son introduction évoque les belles heures de Muse ou de Rage Against The Machine et son bridge hurlé n’attend que d’être joué devant un public prêt à en découdre.

Des instants plus personnels

Parmi les thèmes évoqués dans cet album, certains risquent de résonner plus fort que d’autres. La pandémie, son effet qu’elle a eu sur le groupe et sur le monde de la musique live, est évoquée en fond. L’ouverture “Down” (qui porte bien son nom) tout particulièrement, et “Dancing Alone”. Et même si le sujet n’est pas des plus joyeux, la formation a tout de même à cœur de le traiter sous le prisme de l’optimisme.

Autre surprise : la présence en grand nombre de chansons écrites en français. Les chansons écrites dans la langue de Molière étaient déjà présentes dans les albums précédents, mais pas en grand nombre. Or cette fois-ci, pas moins de quatre morceaux sont en français. On a d’ailleurs l’impression que Mat Bastard en profite pour signer des chansons touchantes qui semblent très personnelles. On pense à la très jolie “Fou Ou Misérable”, qui traite de l’après-rupture ou encore à “The One Two” en collaboration avec Anthéa. Et surtout à la magnifique ballade “Les Sables d’Or”, inspirée de l’enfance du chanteur qui nous plonge en pleine nostalgie.

La variété des styles n’est pas une faiblesse mais bien une force et Skip The Use a bien su le montrer avec ce disque. Human Disorder est un album abouti, opulent, où tout le monde pourra y trouver son compte, fans de la première heure comme nouveaux venus.

Informations

Label : E.47 Records
Date de sortie : 25/03/2022
Site web : skiptheuse.fr

Notre sélection

  • Till The End
  • Make It Bad
  • Slaughter

Note RUL

 4/5

Ecouter l’album

Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?