Slash – Slash

Dans son autobiographie parue en 2007, Slash révélait son intention d’enregistrer un premier album solo auquel participeraient tous les artistes qu’il apprécie. Deux ans après, à savoir au printemps l’année dernière, l’ex-guitariste des Guns N’Roses rentrait en studio entouré d’une troupe quelque peu hétéroclite…

Quand l’homme au haut-de-forme s’attache les services de guest-stars, il ne fait pas les choses à moitié, avec à la batterie, Josh Freese (Nine Inch Nails), à la basse, Chris Chaney (Jane’s Addiction) et surtout, un chanteur différent sur chaque piste ou presque, et pas n’importe qui ! Jugez-en par vous-même : une brochette d’artistes reconnus tels que Ozzy Osbourne (Black Sabbath), Iggy Pop, Lemmy Kilmister (Motörhead), Kid Rock, Fergie (The Black Eyed Peas), M. Shadows (Avenged Sevenfold) ou encore Adam Levine (Maroon 5) ! Autant de talents qui disposent chacun d’un morceau pour guider la guitare de Slash dans leur univers, déclinant ainsi le hard rock du monsieur en une multitude de dérivés, parfois proches du Slash que l’on connaît, parfois assez éloignés, voire totalement différents. L’avantage de cette démarche est évident : il n’y a pas deux pistes qui se ressemblent. L’album livre des travaux qui peuvent être simples comme recherchés, lents comme rapides, intéressants comme extrêmement basiques. Le revers de la médaille, car il y en a un, est le suivant : le disque couvre un tel spectre de sensibilités qu’il ne plaira pas toujours dans son intégralité. Comprenez par-là qu’un titre comme “Beautiful Dangerous”, très empreint du style de Fergie, se verra sans doute critiqué par certains fans de hard rock purs et durs, ne serait-ce que pour son chant, et en particulier son refrain, très pop, très “mainstream”, tandis que d’autres apprécieront spécialement le mélange. Il en va de même pour les morceaux plus orientés metal comme “Nothing To Say” avec M. Shadows et l’instrumental “Watch This” avec Dave Grohl et Duff McKagan, ainsi que pour l’étonnamment calme “Saint Is a Sinner”. Ces pistes demeurent néanmoins un véritable atout de l’album qui, s’il se montre très hétérogène, voire décevant sur certains points, comme par exemple la faible originalité de certains morceaux, se montre également convaincant sur la durée, et ce grâce à deux éléments essentiels : la variété impressionnante de la musique au fil du disque, et un réel effort de la guitare pour laisser tout l’espace nécessaire aux différents chanteurs pour s’exprimer.

S’il ne comporte pas de titre qu’on pourrait qualifier de mémorable, l’album éponyme de Slash n’endormira personne non plus. Offrant divers échantillons des rocks existants, c’est plus un panel de ce qu’écoute l’ex-guitariste des Guns qu’une véritable découverte des facettes du personnage. Très intéressant au demeurant.