SPELTERINI est un jeune groupe formé en 2017 par Nico Joubo (guitare), Meriadeg Orgebin (guitare/synthé), Arthur De La Grandière (basse/synthé) et Pierre-Antoine Parois (batterie). Si vous êtes connaisseurs, ces noms vous diront forcément quelque chose. SPELTERINI c’est notre supergroupe français du milieu post punk à tendance drone ambiant. Le groupe est formé par deux membres de Chausse Trappe et deux membres de Papier Tigre et La Colonie De Vacances.
Le quatuor tire son nom d’une funambule : Maria Spelterini. Il joue entre tension et souplesse. Vif, sur le fil. A deux doigts de se casser la binette (pour rester polie) mais gardant toujours un équilibre impeccable, tels des funambules traversant un gouffre sur une corde tendue au dessus d’un ravin.
Longue durée pour toujours plus de plaisir
On se doute de suite que cet EP deux titres va claquer comme il se doit. Ce qui frappe en premier c’est la longueur des morceaux. Les petits gars n’y vont pas de mains mortes. Environ quinze minutes chacun. Ce qui laisse le champs large pour des envolées vers les étoiles.
Ce premier disque s’ouvre sur “Pergélisol”. Des répétitions de riffs inlassables qui procurent une sensation de transe, mais qui peut être très anxiogène pour les moins avertis. Ça tape fort. C’est acide, prenant. Un son post-apocalyptique qui rappelle les déjantés de Daughters. Les tripes sont malaxées fortement. Les sons sont durs, comme s’ils étaient pris dans une ville en folie. Le riff de basse entêtant, les arpèges dissonantes des guitares, cette batterie linéaire inarrêtable donnent à ce premier morceau une atmosphère spatiale.
L’expérimentation divine
L’ambiance ne change pas sur “Chorémanie”. Bien au contraire, les garçons s’envolent vers des contrées toujours plus éloignées mais célestes. Ce morceau est dans la lignée des expérimentations de John Cage (ndlr : il créait des morceaux avec des sons enregistrés dans la vie de tous les jours comme des casseroles qui s’entre-choquent dans un évier rempli d’eau, des cuillères qui tapent sur des tasses, un doigt mouillé passé sur le rebord d’un verre quand on s’ennuie lors d’un apéro… vous avez l’idée). Ce titre semble plus fin, moins psychédélique que le précédent, mais plus urbain. Vers les six minutes et quelques, on pourrait presque entendre Pink Floyd période Syd Barrett (“Astronomy Domine”).
L’EP proposé par SPELTERINI reste, d’une manière générale, peu accessible pour le commun des mortels. Il faut être un minimum averti pour ne pas lâcher prise au bout de quelques minutes. En revanche, il y a un potentiel incroyable pour le live. Les expérimentations que les musiciens proposent doivent y être décuplées puissance mille. On ne demande qu’à être conquis par une prestation sur scène !
Informations
Label : Kythibong / L’Autre Distribution
Date de sortie : 20/09/2019
Site web : spelterini.blogspot.com
Notre sélection
- Pergélisol
- Chorémanie
Note RUL
3,5/5