Spring King – Tell Me If You Like To

Actif sur les scènes anglaises depuis plus de deux ans, Spring King n’avait pourtant que quelques singles et deux EP à défendre en live. Avec la sortie de “Tell Me If You Like To”, les quatre Mancuniens enrichissent leur discographie en livrant un album brut, mais accrocheur et prometteur.

“City”, un morceau catchy à souhait, sert d’introduction à ce premier essai qui embraye immédiatement avec le très rythmé “Detroit”. Et le constat est immédiat : difficile de ne pas dodeliner de la tête à l’écoute de ces débuts, loin de laisser insensibles les oreilles des amateurs de bon rock anglais.

La batterie est omniprésente, les guitares sont débridées, et les refrains sont salement entraînants sur l’ensemble des morceaux. Musicalement, le groupe se classe lui-même dans la catégorie post punk. Pourtant, ce disque est une collection de titres rock et énergiques, parfois un peu fou-fou et toujours bourrus, qui font globalement penser à du Palma Violets. Certains morceaux comme “It’s So Dark” pourraient quant à eux se réclamer sans trop de difficultés du style de The Vaccines.

Sans temps mort, les titres, tout aussi fougueux les uns que les autres, défilent. Sans doute un peu essoufflé après ces débuts tonitruants, le quatuor ralentit un peu le rythme avec “Take Me Away” qui fait la part belle à la voix quelque peu braillarde du chanteur et batteur Tarek Musa. Arrive ensuite la remarquable “Demons”, une composition de qualité, qui pourrait facilement devenir l’hymne des amateurs de la formation avec ses couplets qui se répètent et son refrain irrésistible d’efficacité. Idem pour les “Who Are You?” scandés dans la chanson du même nom, dont le potentiel de succès, en live face à une foule réceptive, est relativement élevé.

Comme “Rectifier”, l’éponyme “Tell Me If You Like To” démarre comme il se termine, sur des guitares rugissantes, avant de laisser place à “The Summer” un morceau plus calme où les choeurs répondent en écho au frontman. “Heaven”, petite ballade sans prétention mais pourtant très réussie, paraît presque trop pop dans cet opus qui ne ralentit jamais bien longtemps. Elle referme la version standard de l’essai, mais elle est suivie de six autres morceaux sur la version deluxe.

Dans la version longue, à peine les dernières notes de “Heaven” terminées, “Let’s Ride” vient immédiatement contrebalancer l’effet de baisse d’intensité et réinsuffle un rythme effréné, tout juste suivie par “Better Man”, et ses guitares déchaînées, et “Mumma”, dans la même énergie. Deux versions live de “Let’s Ride” et “Better Man” sont aussi proposées pour conclure.

Dans son ensemble, ce “Tell Me If You Like To” explore des thèmes comme la construction de son identité et les difficultés de grandir. Grandir, c’est d’ailleurs tout ce que l’on souhaite au groupe mancunien pour l’avenir !