Steel Panther – On The Prowl

Le quatuor le plus kitsch, le plus grivois et le plus 80’s de Los Angeles est de retour ! Quatre ans après la sortie d’un Heavy Metal Rules poussif, Steel Panther revient avec On The Prowl. Le sixième album du groupe marquera-t-il un tournant et un changement de style pour la panthère d’acier ? Bien sûr que non ! Au programme, comme d’habitude, de l’humour (très) potache et un hommage toujours aussi sincère au hard/glam des années 80.

Personne n’aime le glam metal autant que Steel Panther !

On The Prowl est le premier disque du quartette à sortir après le départ de Lexxi Foxx en 2021, bassiste de la formation depuis ses débuts, remplacé officiellement par Joe “Spyder” Lester depuis quelques mois. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce bouleversement du line up “historique” de Steel Panther n’a pas eu le moindre effet sur la musique du groupe ! On The Prowl est un album typique de Steel Panther, pour le meilleur et pour le pire !

Steel Panther nous montre, une fois de plus, son amour pour le hard rock et le glam metal des années 80 et multiplie les hommages aux grands groupe du genre, dès l’intro au clavier de “Never Too Late (To Get Some Pussy Tonight)”, qu’on jurerait sorti tout droit du 1984 de Van Halen. Comme souvent dans ses disques, Steel Panther envoie du lourd dès le premier morceau et celui-là, catchy à souhait, ne déroge pas à la règle. Et nos quatre glameux de Los Angeles savent parfaitement ce qu’ils font quand il s’agit de composer des morceaux entraînants, comme “Friends With Benefits” ou “Is My Dick Enough”.

Ces vrais amoureux de la scène glam en maîtrisent les codes comme personne, des refrains faciles à chanter aux solos à outrance, en passant par l’utilisation de synthés dès que possible. Et cette déclaration d’amour atteint véritablement son apogée avec “1987”, une power ballade nostalgique sur cette époque chérie par Steel Panther, l’occasion pour le groupe de name dropper les noms des groupes qui les ont influencé (au hasard, Poison, Whitesnake, Ozzy Osbourne et bien entendu, Van Halen). Sans conteste l’une des meilleures chansons de l’ensemble, d’autant plus qu’elle aborde, pour une fois, un autre thème que le sexe, la drogue, ou le rock n’roll. Et cela fait franchement du bien !

Messieurs, rhabillez-vous s’il vous plait !

Musicalement parlant, tout en gardant cette forme d’hommage, Steel Panther sait parfois se montrer inventif. Que ce soit un son de guitare parfois plus hard rock que d’habitude, comme sur “Put My Money Where Your Mouth Is” ou “Is My Dick Enough”, ou des arrangements pop ultra moderne (et pas franchement metal – mais c’est bien aussi) sur “Magical Vagina”, Michael Starr (chant) et ses acolytes montrent leur envie d’essayer de nouvelles choses.

Le problème, et c’est depuis longtemps le cas avec Steel Panther, tient encore des paroles et des thèmes des morceaux. Si le coté parodique à l’excès, les paroles graveleuses, ultra vulgaires et exagérément misogynes pouvaient faire rire à la sortie de Feel The Steel en 2009, après six albums, on a du mal à ne pas soupirer en entendant des paroles comme “I’m in love with your vagina” en boucle pendant quatre minutes. Steel Panther est prisonnier de son concept et la blague ne fait plus franchement rire depuis longtemps déjà. C’est d’autant plus dommage quand on voit à quel point le quatuor hollywoodien se démène techniquement, avec un Michael Starr dont les prouesses vocales n’ont pas grand-chose à envier à David Lee Roth ou les solos parfaitement maîtrisés par Satchel.

C’est quand ils sortent enfin (un peu) de leurs personnages que Steel Panther nous fait le plus envie, avec ce “1987” donc, ou le très country “Ain’t Dead Yet”, réflexion sur l’âge et le temps qui passe pour les musiciens

Steel Panther fait donc ce qu’il sait faire de mieux sur On The Prowl, et si la musique proposée par le groupe est toujours aussi séduisante et entraînante, on rêve du jour où les quatre glameux d’Hollywood réussiront enfin à se libérer de leur concept lubrique usé et plus franchement à la mode en 2023 !