Steven Wilson – Hand. Cannot. Erase.

A peine deux ans après “The Raven That Refused To Sing (And Other Stories)”, Steven Wilson est de retour avec “Hand. Cannot. Erase.”, son quatrième album solo en six ans. Si la productivité du musicien n’a pas nui à la qualité de ses productions précédentes, loin de là, qu’en est-il de ce nouvel opus ?

Une introduction de deux minutes puis trois minutes du morceau suivant, c’est le temps qu’il faudra patienter avant d’entendre la voix de Steven Wilson. Le mix est, comme d’habitude, excellent et chaque instrument se fait parfaitement entendre, donnant à l’ensemble un rendu très progressif jusqu’à ce que les premières lignes de chant arrivent. Guitare acoustique, quelques orchestrations et voix très propre sont au menu de ce titre de plus de dix minutes qui ne fera qu’alterner entre ce côté épuré et le côté progressif où tous les instruments sont bien présents et trouvent chacun leur place. Une vraie réussite. La piste éponyme qui suit, plus courte, n’en est pas pour autant moins jolie et s’avère très visuelle. A son écoute, un sourire nous vient aux lèvres et des images surgissent dans notre esprit. Puis le musicien d’explorer un terrain plus électronique avec le premier single “Perfect Life”, avant d’enchaîner au piano sur un titre aux allures de ballade qui s’avérera finalement passer par tous les stades et notamment un magnifique solo de guitare et une envolée féminine au chant. Sublime. Steven Wilson partira ensuite dans un délire purement progressif très réussi en nous présentant un éventail de tout ce dont il est capable. Et quand il nous offre un morceau posé de deux minutes avant d’enchaîner sur un titre épique et tout simplement magique de plus de treize minutes, on se dit qu’il maîtrise parfaitement son oeuvre. Ecoutez cet objet d’art qu’est “Ancestral” et osez dire qu’il ne vous aura pas hérissé les poils autant qu’il vous aura inquiété. On en reste sans voix. L’artiste terminera en reprenant le thème de l’introduction et en nous délivrant un morceau intimiste et touchant. La boucle est bouclée, le voyage est terminé.

Il faudra peut-être quelques écoutes pour apprivoiser cette nouvelle oeuvre du génie anglais. Et pourtant, cette dernière s’avérera moins progressive et peut être plus personnelle et émouvante que ses aînées. C’est encore à un joli tableau que nous avons droit de la part d’un artiste qui, il faut croire, ne cessera jamais de nous toucher avec une musique accessible tout en étant complexe et belle tout en étant inquiétante.