Sugar And Tiger – Télévisage

Sugar & Tiger ou la Wampas Family, projet parallèle de Didier Wampas et de sa fiancée Florence au micro, de ses deux fils, Arnold à la guitare et Diego derrière les fûts, et du fidèle Jean-Michel Lejoux à la basse. La petite troupe sort son premier album “Télévisage” le 19 avril en version vinyle pour le Disquaire Day, puis en version CD et digitale deux jours plus tard.

Si l’ouvrage porte la patte de Didier Wampas, il est aussi largement tissé par Florence, plus effacée et pourtant créative. C’est elle qui signe la plupart des textes à la poésie naïve et allumée, d’inspiration cousine de ceux écrits par Didier, avec ces histoires d’Olympia et de Rod Stewart en bikini (“Car C’est Toi”) ou de feutre sous les chaussures et de pinces crocodiles bleues (“Sophomore”). La mélancolie rêveuse et surréaliste des paroles forge un univers, comme autant de courts métrages lynchéens softs; un album qui parle d’Amérique, de rêveries de soirées d’été, de plage bretonne et de Silverchair. Mais la différence majeure d’avec Les Wampas, ce sont les mots chantés d’une voix féminine : elle est frêle, à bout de souffle, mais juste. Le personnage candide de Florence/Sugar contraste avec les riffs punkisants de Didier/Tiger, de la pop bubble gum pimentée de guitares vives, barbes à papa et montagnes russes, Hello Kitty meets Johnny Ramone. Un seul morceau est chanté intégralement par Didier, un texte de sa composition narrant une relation gay avec un sheriff, sur fond de rythmique ardente et d’accords saturés (“Highway 40”). Pour le reste, il se contente de deux duos et de chœurs abondants mais toujours ad hoc.

Onze titres en français oscillants entre pop sucrée et punk rock, ourlés de riffs qui font du bien et de chœurs séduisants. La bande applique plutôt bien la formule ancestrale et la recette éprouvée sait encore être efficace. Loin des préoccupations au ras du bitume, “Télévisage” distille une insouciance communicative. Aussi, la sauterelle éberluée de la pochette façon cartoon doit être prise comme un avertissement : la vie n’est qu’un dessin animé.