T.A.N.K – The Burden Of Will

Mais commençons par le début. T.A.N.K, ça fait du bruit. Beaucoup. Dès “Disturbia”, premier morceau de l’album, on démarre sur les chapeaux de roues et on découvre un son qu’on qualifiera de death mélodique quelque peu thrashy, avec tout ce que ça implique de mélodies accrocheuses, de grosse batterie et de chanteur qui gueule. Ça envoie du bois, et bien. La suite, avec un “T.A.N.K 09” ou un “Corpse” à l’intro percutante, est là pour en attester. Et que dire de “Beautiful Agony”, titre très, très bien foutu, qui place la barre vraiment haut ? Rien à dire, on est partis fort ! Sauf que. Passé ces quatre premiers morceaux, on peut facilement avoir une impression de déjà vu. Sans que T.A.N.K recycle à proprement parler ses compos, ou même celles des autres (même si les influences du groupe sont clairement audibles), la recette donne vite un goût redondant à l’ensemble. Imaginez-vous un restaurant qui servirait le même plat jour après jour. Aussi bon soit-il, y manger tous les jours serait sans intérêt. A un moindre degré, c’est ce qui peut arriver à l’écoute de “The Burden Of Will”. “Brother In Arms”, “Necrosoldier” et “Idle Ghost” ne sont pas fondamentalement des morceaux plus faibles sur l’album. Ils peuvent même être les favoris de certains auditeurs. Mais leur placement entre un début rentre-dedans et le seul et unique “break” du disque, “Spiral Chains”, peut sans l’ombre d’un doute nuire à leur impact sur l’auditeur. Quant à ce “break”, il est en demi-teinte. S’il remplit sa fonction de base avec brio, en offrant une respiration qui bénéficie sensiblement aux énormes “So Vile” et “The Day After”, on pourra regretter qu’il ne brise vraiment pas l’aspect trop homogène du disque. Au final, même si “Destination” clôt cet effort non sans un certain panache, on pourra reprocher à l’ensemble de manquer un brin de personnalité, ce qui est dommage quand on voit ce que la voix de Raf ou la guitare de Symheris peuvent offrir.

En résumé, T.A.N.K propose des musiques (très) efficaces et du talent, mais un album peut-être un peu léger pour accrocher tous les fans de métal, et ce en dépit du potentiel affiché. Toutefois, nombreux sont ceux qui y trouveront leur compte et même plus. En effet, la note est à moduler : les plus fervents métalleux trouveront la note de quinze un peu généreuse, mais les consommateurs de gros son plus modérés et moins “gavés” risquent bien de trouver là le disque qui accompagnera leur réveil dans les semaines à venir. Dans tous les cas, plutôt qu’un énième opus moyen de dieu sait quel gros groupe étranger, découvrez “The Burden Of Will”, il en a autant, voire plus, à offrir.