Tess – La Confrérie

Bien connu de la scène française, le combo messin revient avec son troisième album, “La Confrérie”. Un album agressif, percutant et bien plus violent que leurs précédents essais.

Il y a deux ans de ça, Tess avait sorti “Les Autres”, un album plutôt bon et très tourmenté, avec des textes recherchés. Même si le chant était aussi surprenant que casse-gueule (par moment), le disque valait le coup d’oreilles au niveau des compositions tantôt agressives, tantôt mélodiques sur des ambiances assez sombres. Un bon album de Screamo quoi ! Cette année, la donne a changé et Tess montre les crocs ! L’intro de l’album, “Prémices”, annonce la couleur par un discours post apocalyptique et engagé, hurlé par le chanteur Thibaut (“J’annonce aujourd’hui que les différences doivent s’unifier. L’alerte a sonné, dans ta profonde léthargie ils viendront te chercher […] Nous resterons unis. Ce qui doit tomber s’élèvera, ce qui doit s’éteindre s’illuminera et ce qui doit sombrer refera surface…”) Dans un metal/hardcore imposant, le groupe nous montre plusieurs facettes aussi surprenantes que récurrentes sur cet opus. Des morceaux frontaux, efficaces et sans concessions (“Du Mensonge Au Désastre”, “Sex Sex Sex”, Une Nuit de Jack”), d’autres plus accrocheurs et mélodiques (“La Confrerie, “Au Dessus des Débacles”) et puis certains plus violents, plus sombres et chaotiques (“Dernier Virage”, “Le Mauvais Mort”) dans la même lignée du dernier album de The Arrs, “Heros Assassin”. Les textes ont également une place importante dans cette “Confrérie”, entre provocation et rancune (“Du Mensonge au Désastre, “Au Dessus des Débacles”), anarchisme (“La Confrérie”) et débauche (“Sex Sex Sex”, “Une Nuit de Jack”). Thibaut nous emporte dans un univers sombre, menant tout droit en enfer. Soulignons aussi la production féroce et puissante signée Charles “Kallaghan” Massabo (Hewitt, Censura) qui a réussi à mettre en avant la puissance de feu de Tess.

A la différence de beaucoup de groupes qui cherchent à alléger leur compositions au niveau du troisième effort, Tess fait tout le contraire et signe ici un album déroutant pour les fans et surprenant pour les détracteurs. “La Confrérie” est certainement le disque qu’il fallait pour ce groupe pour gagner en maturité et en crédibilité aux yeux de la nouvelle scène metal française.